Accueil A la une Impayés : un milliard de dinars de lettres de change rejetées en trois mois

Impayés : un milliard de dinars de lettres de change rejetées en trois mois

L’adoption, il y a quelques mois, de la nouvelle loi sur les chèques a complètement chamboulé le principal mode de paiement classique auxquels ont recours les entreprises pour régler leurs différents types de transactions, allant de l’achat de produits de consommation au règlement des frais de prestataires de service en passant, pour les entreprises, par l’achat de matières premières dont ils s’acquittent généralement par facilité, en versant plusieurs chèques antidatés. Cet ancien outil de financement permettait d’éviter les problèmes que pouvaient rencontrer les petites et moyennes entreprises ne disposant pas de provisions suffisantes et qui pouvaient trouver, grâce aux chèques antidatés, un terrain d’entente pour régler leurs fournisseurs. Depuis l’entrée en application de la nouvelle règlementation en vigueur, les restrictions imposées par ce nouveau mode de paiement par chèques ont considérablement impacté certaines formes de transactions commerciales ainsi que les pratiques d’achat des consommateurs qui, trouvant des difficultés à utiliser les nouveaux chèques, préfèrent de plus en plus recourir au cash pour régler leurs achats, ce qui a entrainé ces derniers mois, une explosion des liquidités sur le marché. Ainsi, affichant une certaine frilosité par rapport à ce nouvel outil de financement et ne pouvant plus régler des transactions nécessitant la mobilisation de sommes importantes par chèques antidatés, les particuliers, bien qu’ils continuent toujours à utiliser le chèque comme principal moyen de paiement (40% des règlements sont effectués par chèque)  en recours à un autre mode de règlement : les lettres de change dont l’usage a enregistré une hausse, s’accompagnant de l’augmentation du risque des impayés liés à cet outil de financement. Au  cours des mois de février et mars, le montant total des lettres de change en circulation s’est élevé à onze milliards de dinars. Par ailleurs, faute de provisions suffisantes,  une lettre de change sur dix a été rejetée, correspondant à l’équivalent d’un milliard de dinars, ce qui soulève aujourd’hui un nouvel enjeu, à savoir sécuriser et  renforcer davantage les garanties liées à ce mode de paiement, a relevé Bilel Darnaoui directeur général de la Société Monétique de Tunisie lors de son passage récent à la radio.

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2 Commentaires

  1. CHERIF

    7 juin 2025 à 14:02

    La plaie de l’économie tunisienne est la main mise des banques sur les mouvements des capitaux!
    Avec ces parasites du commerce tunisien toute l’économie du pays va être paralysée!

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  2. Mustapha STAMBOULI

    7 juin 2025 à 15:57

    L’article du Journal « La Presse » mettant en lumière l’augmentation des lettres de change rejetées sur une période de trois mois soulève une problématique majeure dans la gestion économique et financière actuelle du pays. Ce phénomène, loin d’être anodin, met en évidence une tension entre une demande de crédit qui dépasse largement la capacité de solvabilité des acteurs économiques, ce qui entraîne une multiplication des rejets et des risques pour l’ensemble du système.
    Face à ce constat, il apparaît clairement qu’une solution radicale et efficace serait l’interdiction des lettres de change. Ces instruments, bien qu’utiles dans des contextes spécifiques, sont devenus des catalyseurs de déséquilibres économiques. Leur utilisation excessive, combinée à une mauvaise gestion des risques, génère une instabilité financière qui nuit non seulement aux entreprises mais aussi aux consommateurs.
    Plutôt que de persister dans l’utilisation de ces instruments obsolètes, il serait plus judicieux de revoir le rôle des banques commerciales. Ces institutions, qui jouent depuis toujours un rôle crucial en tant qu’intermédiaires financiers, disposent des outils nécessaires pour assurer la médiation entre fournisseurs et clients. En tant que médiateurs, les banques pourraient garantir une circulation plus fluide et plus sécurisée des transactions commerciales, tout en prenant en charge l’évaluation de la solvabilité des parties prenantes.
    Cette approche permettrait de rétablir la confiance et d’éviter les risques liés aux crédits non remboursables. En jouant leur rôle de manière plus proactive, les banques seraient en mesure de garantir des financements adaptés et de prévenir les défauts de paiement à travers des contrats plus transparents et des modalités de crédit mieux encadrées.
    En outre, cette médiation renforcerait la stabilité du système économique en réduisant le recours à des instruments risqués comme les lettres de change. Elle encouragerait également un financement plus responsable, en incitant les entreprises à adopter une gestion plus saine de leurs ressources.
    Il est donc grand temps d’interdire les lettres de change et de laisser les banques jouer pleinement leur rôle d’intermédiaire, tout en mettant en place des procédures claires et efficaces qui garantiront la solvabilité et la sécurité des transactions commerciales. Un tel changement ne nécessite pas une réforme complexe, mais plutôt un réajustement des pratiques bancaires et une meilleure régulation des crédits. Mustapha STAMBOULI, 07/06/2025

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