Accueil A la une Actions stratégiques de l’Etat : Contrer les plans pernicieux des spéculateurs

Actions stratégiques de l’Etat : Contrer les plans pernicieux des spéculateurs

Les jours se suivent et se ressemblent. Dans bien des secteurs de la vie de tous les jours du citoyen, on découvre les dégâts causés par une destruction systématique de tout ce qui est de nature à assurer un quotidien paisible. Des actions stratégiques peuvent contrecarrer les plans pernicieux des spéculateurs.

La Presse — Il ne s’agit pas de permettre à ce modeste citoyen de s’enrichir, mais bien d’avoir le moins de souci possible.

Ceux qui ont conçu ces plans pernicieux,  se sont ligués pour retirer des mains de l’Etat, un certain nombre de produits stratégiques. Prenons le cas du lait. L’ancienne Stil a été vidée de sa substance. On a fini par la liquider.

Des prix qui galopent

Puis vint le tour de Tunisie Lait

Heureusement que cette dernière a été dernièrement récupérée. Il faudrait comprendre et saisir l’importance de ces deux usines, qui jouaient un rôle social d’une extrême importance. Elles régulaient les prix et permettaient aux citoyens de consommer des laitages sans se saigner.

Allez voir les prix des laitages pour vous rendre compte  des dépassements et des abus que rien n’explique.

De plus, l’État est obligé de payer des royalties aux marques étrangères, qui sont supposées avoir fourni leurs technologies et leur savoir faire.

D’accord, nous ne mettons pas en doute cette option, mais nous nous posons une question très simple: avons-nous besoin de ces  artifices? Pas du tout.  La STIL et Tunisie Lait fabriquaient des produits d’excellente  qualité et possédaient des spécialités qui se respectaient. Dans ce cas, pourquoi payer de l’argent en devises ?

Nous n’avons pas à chercher les raisons. C’est à ceux qui sont responsables de ce secteur de le faire.

Une précision, l’Égypte, pays qui compte 108 millions d’habitants, a ses propres marques nationales et les choix qui profitent  à des multinationales étrangères  ne sont pas de rigueur.

Le retour de Tunisie Lait est donc un début de reprise en main stratégique. Il faudrait seulement savoir la gérer en évitant de l’enfouir, sous une quantité de personnel dont elle n’a pas besoin, limiter ses charges et prévenir les dépassements.

Relance de l’usine de Bizerte

Venons-en au sucre. On avait bien démarré avec l’usine de Béja. On a mis en place  des zones appropriées pour la plantation de la betterave   sucrière.

On a ouvert une autre usine à Bizerte. Et comme par miracle, on a cessé de planter de la betterave à sucre et aussi bien l’usine de Béja que celle Bizerte ont des difficultés. L’importation du sucre, crée en effet des avantages que la production locale importune. Nous n’avons pas à chercher les mobiles. C’est encore une fois à ceux qui sont chargés de ce secteur de les trouver.

L’Algérie voisine s’est engagée dans la production  de  la betterave   sucrière. Elle tient à atteindre l’autosuffisance en sucre. Qu’est-ce qui nous empêche de le faire ?  

L’essentiel est qu’on active  le redémarrage de l’usine de Bizerte et que la plantation de la betterave sucrière reprenne sérieusement.

Le papier? Il a fallu une intervention énergique des hautes autorités de l’État, pour que les choses soient reprises en main à Kasserine. Aujourd’hui, on nous annonce que le stock stratégique pour la fabrication de nos manuels scolaires et des cahiers est en voie d’être assuré. Nous économisons ainsi ce qu’auraient coûté des importations de papier ou l’obligation d’imprimer à l’étranger comme on l’a déjà fait alors que nous possédons les moyens de le faire chez nous.

Ce qui a été fait pour redresser la situation aurait pu être engagé bien avant l’entrée en crise. Pourquoi a- t-on-attendu si longtemps ?

Consommons notre huile

L’huile? C’est également un secteur stratégique. Il procure des devises dont on a besoin.  Dans quelques mois, se déclenchera l’histoire de la fixation des prix et on entendra les mêmes jérémiades, alors que l’on sait d’avance, que la production sauf problèmes, sera supérieure à celle de l’année précédente. Pour la bonne raison que l’on continue à planter tous les ans des milliers de pieds d’oliviers.  

Il faudrait, à notre sens, commencer à prendre en compte, qu’un pays producteur d’huile d’olive comme le nôtre, doit entamer une étude sérieuse pour  que nous consommions notre huile, quitte à la subventionner sur le plan intérieur (en dinars) et diminuer ce que nous dépensons (en devises) en important des huiles végétales étrangères. 

Cela ne plaira pas à ceux qui ont fait de ce secteur une industrie. Mais la situation a changé et la Tunisie est devenue un des plus gros producteurs d’huile d’olive du monde. Il faut absolument s’adapter et entamer  la consommation  et l’utilisation de notre huile et ses dérivés,  dans bien des préparations actuellement sur le marché.  Qui doit inciter et pousser vers ce sens? Certainement pas celles qui sont parties prenantes.

Un Aïd pas comme les autres

Les prix exorbitants du mouton qui ont privé bien des citoyens d’un véritable Aïd, sont la conséquence d’agissements en amont. Le fait que l’on abat les brebis est le plus important. Cela nous a été assuré  par des éleveurs qui s’en  trouvent à court, pour renouveler comme il se doit  leurs troupeaux.

D’ailleurs, les spéculateurs commencent par ouvrir des boucheries pour imposer les prix. L’abattage tout au long des routes et même en pleines cités, au vu et au su de tout le monde, par des bouchers et par les «restaurants» qui offrent aux consommateurs des méchouis à base de viandes de brebis (qui coûtent moins cher), alors que c’est interdit, en est une des principales causes.

Il y a bien d’autres secteurs où l’État doit garder des moyens d’action stratégiques pour prévenir la spéculation et l’enrichissement illicite, en utilisant des subterfuges qui ont déjà fait bien des dégâts.

Maintenant que l’alerte « mouton » est passée, va –t-on essayer de mettre de l’ordre dans ce secteur?

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