
Dans le cadre de sa participation à la 3ᵉ Conférence des Nations Unies sur l’Océan, qui se tient à Nice, Mohamed Ali Nafti, ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, est intervenu ce mardi lors d’un événement de haut niveau intitulé « Protection de la Méditerranée ». Y ont également pris part Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Dubravka Šuica, commissaire européenne pour la Méditerranée, ainsi que de nombreux responsables locaux, représentants d’États et d’organisations internationales.
Dans son discours, le ministre tunisien a insisté sur l’urgence d’une action commune et coordonnée pour préserver la Méditerranée, soulignant que la Tunisie, confrontée à des pressions environnementales croissantes, a adopté une Stratégie nationale de transition écologique. Il a également évoqué la mise en œuvre du Plan d’action national pour la biodiversité ainsi que la préparation de la Contribution déterminée au niveau national (CDN) 3.0, qui sera adoptée dans le cadre du plan de développement 2026-2030.
Mohamed Ali Nafti a salué la coopération existante dans le cadre de la Convention de Barcelone et de la Déclaration de 1995, en mettant en avant des initiatives telles que le programme DepolMed avec l’Union européenne, l’initiative WestMed coprésidée par la Tunisie et le Portugal, ainsi que le projet Plastic Busters, visant à lutter contre la pollution marine.
Face aux menaces de plus en plus graves telles que la raréfaction des ressources en eau, la désertification ou encore la pollution des littoraux, il a plaidé pour des politiques environnementales plus ambitieuses. Il a rappelé que la Méditerranée est aujourd’hui l’une des mers les plus polluées au monde, confrontée à la montée des eaux, à la perte de biodiversité et aux impacts directs du changement climatique.
Le ministre a lancé un appel à la communauté internationale pour mobiliser les financements nécessaires à la protection et à l’exploitation durable des mers et océans, au développement d’une économie bleue équitable et inclusive, et à la conclusion d’un accord international sur la gouvernance des océans, basé sur l’Accord de Paris. Il a également proposé la création d’une Alliance méditerranéenne pour faire face collectivement à l’érosion côtière et à la montée du niveau de la mer, qualifiée de menace existentielle croissante.
En conclusion, il a affirmé que la situation humanitaire dramatique dans les territoires palestiniens occupés et à Gaza représente une menace directe pour la stabilité de toute la région méditerranéenne.
En marge de la conférence, Mohamed Ali Nafti a pris part à une session de dialogue de haut niveau organisée à l’occasion du 50ᵉ anniversaire du Plan d’action pour la Méditerranée et du 30ᵉ anniversaire de la Convention de Barcelone. Cette session a mis en lumière le rôle central du système des Nations Unies pour l’environnement dans la gouvernance et la protection des zones marines et côtières.
Le ministre a enfin souligné l’importance de ce mécanisme technique et scientifique, soutenu par la Tunisie, pour la création et la gestion durable des aires marines protégées en Méditerranée.