
L’organisation du hadj 1446 a été une réussite pour plusieurs raisons. La première et la plus importante est morale. Aucune famille tunisienne n’aura à pleurer un être cher, parti pour accomplir le grand pèlerinage, mais qui est revenu bredouille, malade, complètement dégoûté.
La Presse — Nous ne déplorons que le décès de ceux qui ont été invités pour y rester à jamais. Bien des pèlerins auraient souhaité cette fin. Les cinq décès recensés dans les rangs des pèlerins étaient en effet dus à des causes naturelles.
Mais c’est une autre question qui nous semble beaucoup plus importante. Les Tunisiens ont compris, que partir à l’aventure n’est pas à conseiller. D’ailleurs les Saoudiens ont multiplié les mises en garde contre ceux qui seraient tentés de prendre ce risque. Forte amende, prison et beaucoup d’autres complications ont certainement mis au pas ceux qui sont prêts à tout.
Tant mieux, bien que nous demeurions convaincus que les tunisiens sont têtus, et il pourrait bien y avoir quelques coups de magie.
Nous verrons bien
Pour la saison 1446 de l’Hégire (2025), la Tunisie a envoyé 10 982 pèlerins, dont 60 % de femmes et 40 % d’hommes. L’âge moyen des pèlerins est de 55 ans, avec une tranche allant de 23 à 92 ans.
De toutes les façons, nous ne pouvons que saluer la rigoureuse prise en main de la situation après les gros problèmes vécus l’an dernier.
L’organisation a en effet évolué à la suite de l’intervention des hautes autorités de l’Etat.
Le pèlerinage de cette année s’est déroulé dans de bonnes conditions malgré certaines difficultés logistiques.
Pour presser sur les dépenses, on a réduit le personnel d’encadrement, qui est passé de 520 membres en 2024 à 330 en 2025.
Un personnel, certainement plus impliqué, responsabilisé a permis une meilleure coordination entre les guides, les accompagnateurs et la mission médicale.
La qualité de l’organisation tunisienne a été d’ailleurs appréciée par les autorités saoudiennes, qui ont décerné à la Tunisie le prix «Labeïtum» de bronze. De nombreux prix ont été décernés dans un certain nombre d’activités
C’est ainsi que l’Algérie a remporté, pour la deuxième année consécutive, le prestigieux prix d’or « Labeïtoum », récompensant l’excellence dans l’encadrement de la saison du hadj.
L’Afrique du Sud a reçu deux prix dont une médaille d’argent.
La Chine a gardé sa médaille d’or pour la deuxième année consécutive.
En tête, se trouve la Malaisie qui a enlevé la médaille de diamant.
Si nous avions titré que « nous pourrions faire mieux », c’est que c’est possible.
Avec cette expérience acquise, les échanges qui ont eu lieu sur place, il y a certainement de bonnes idées qui viendront enrichir les programmes du prochain hadj sur lequel, d’après le ministère des Affaires religieuses, on a commencé à plancher.
Lorsqu’il y a des podiums et des médailles, les Tunisiens sont réputés pour leur volonté de jouer les trouble-fêtes.
Bon courage !