Accueil A la une Karim Amous, expert-comptable à La Presse : « Une nouvelle voie stratégique s’offre aux élites tunisiennes à l’international »

Karim Amous, expert-comptable à La Presse : « Une nouvelle voie stratégique s’offre aux élites tunisiennes à l’international »

Les entrepreneurs tunisiens cherchent à assurer leur pérennité à l’étranger. Une nouvelle stratégie voit le jour. Elle allie la rigueur fiscale, l’accompagnement personnalisé et l’accès aux financements européens. Karim Amous, expert-comptable et spécialiste en structuration stratégique, accompagne ceux qui souhaitent franchir les frontières. Dans cet entretien, il partage les clés du succès et revient sur les obstacles et les opportunités qui s’offrent aux élites tunisiennes à l’international.

La Presse — Vous êtes reconnu comme l’un des experts les plus sollicités en accompagnement stratégique et financier à l’international. Quel est, aujourd’hui, votre principal combat professionnel ?

Mon combat, c’est d’ouvrir les bonnes portes aux bonnes personnes, au bon moment. Beaucoup de sociétés tunisiennes très structurées cherchent à sécuriser leur avenir, à protéger leur patrimoine et, surtout, à accéder à des environnements fiscaux stables.

Mon rôle est d’orchestrer cette ambition avec rigueur et méthode.

L’implantation à l’étranger est-elle une option réellement accessible, ou reste-t-elle l’apanage d’une minorité fortunée ?

L’implantation à l’étranger est accessible à toute personne qui pense stratégiquement. J’ai accompagné de jeunes entrepreneurs qui ont démarré avec 1.000 euros en capital et qui, aujourd’hui, lèvent plus de 6 millions d’euros.

C’est une question de structuration, pas uniquement de moyens.

Nous combinons trois dimensions essentielles : une expertise comptable et fiscale pointue, un réseau d’investisseurs privés et d’institutions financières en Europe, et, surtout, un accompagnement humain et sur mesure. On ne vend pas un service, on crée un parcours personnalisé vers l’excellence. Les sociétés tunisiennes que j’ai accompagnées ont obtenu en France le label « projet innovant », des subventions allant de 12.000 à 30.000 euros, des prêts à taux zéro de 200.000 à 500.000 euros, puis une levée de fonds de 6 millions d’euros en « Série A » grâce à nos mises en relation. Et pourtant, tout a commencé dans un coworking à Tunis, avec une idée et un business plan bien construit.

Quels obstacles, selon vous, empêchent les investisseurs tunisiens les plus aisés de se tourner vers les marchés internationaux?

La peur de la complexité administrative. Et c’est précisément là où nous intervenons. Nous nous occupons de tout : création de société, ouverture de comptes bancaires, mise en conformité fiscale, accès à des financements entre 0,5 % et 2 %, recherche de subventions européennes. Et tout cela dans la plus grande confidentialité. Donc vous êtes à la croisée des chemins entre fiscaliste, banquier et stratège. C’est ce que j’appelle un « Family Office Transfrontalier ». Cela n’est pas pour tout le monde, c’est réservé à une clientèle d’élite, exigeante et visionnaire.

Comment sélectionnez-vous vos clients ?

Nous ne prenons que 15 à 20 clients par an. Il ne s’agit pas de volume, mais de valeur humaine et de compatibilité stratégique. Nous recherchons des personnes discrètes, ambitieuses, structurées. Ce sont souvent des familles entrepreneuriales qui veulent protéger leurs actifs et préparer la relève.

La France reste-t-elle une destination stratégique malgré le climat fiscal parfois critiqué ?

Oui, à condition d’être bien accompagné. Il existe des niches fiscales, des statuts avantageux, des dispositifs pour les investisseurs étrangers et les start-up internationales.

L’erreur, c’est de vouloir tout faire seul ou de s’entourer d’un cabinet généraliste. Nous avons une équipe dédiée à l’optimisation transfrontalière.

Le monde appartient à ceux qui se structurent. Un projet bien ficelé, même modeste au départ, peut accéder à l’élite européenne. La seule barrière, c’est le manque de vision. Et ça, nous le corrigeons ensemble. Que chaque entrepreneur tunisien ambitieux sache qu’il n’a pas besoin de quitter ses racines pour planter des ailes.

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