Accueil A la une Femmes artisanes russes vivant en Tunisie : L’artisanat tunisien, un secteur inspirant

Femmes artisanes russes vivant en Tunisie : L’artisanat tunisien, un secteur inspirant

Cinq ans déjà, la conférence des femmes russophones vivant en Tunisie, tenue sous l’intitulé «Lady Elyssa », en référence à Didon — la légendaire fondatrice de Carthage —, demeure l’évènement phare de l’année qui réunit artisanes tunisiennes et russes sur le podium des distinguées, chacune dans son métier traditionnel préféré. 

La Presse — Romanenco, elle aussi, est l’une des compatriotes russes qui a refait sa vie en Tunisie,  l’ayant bien aimée et considérée comme sa deuxième patrie. D’où l’idée d’avoir pensé à cette initiative de rencontre, de connaissances et de partage, dans un cadre de réseautage visant à développer des relations personnelles et professionnelles. 

Promotion du leadership féminin

« Cinq ans en arrière, un tableau de peinture à l’effigie d’Elyssa, la diva carthaginoise aux talents exceptionnels, m’a beaucoup inspiré et suscité en moi la volonté d’organiser cette conférence portant le thème Lady Elyssa. D’autant plus que j’ai voulu faire quelque chose pour nos femmes russes vivant en Tunisie, surtout qu’il n’y avait pas eu, à l’époque, aucune opportunité qui leur permettait de s’exprimer et d’exposer leurs propres projets », invoque-t-elle les raisons de l’organisation d’un tel évènement sous le patronage de la Chambre de commerce, d’industrie et de tourisme tuniso-russe (Cctr) dont Mme Khristina est la présidente. 

Et depuis, elle n’a cessé de faire la promotion du leadership féminin en matière d’artisanat et dans d’autres activités artistiques de création digitale et de communication. Fière de son parcours, elle a souligné la portée de cette conférence, aujourd’hui à sa 5e édition, aboutissant à une action qui pourrait durer longtemps. Elle se veut, pour autant, un meilleur cadre d’échange mutuel sur des idées et de nouveaux projets. 

Généralement, l’exposition artisanale mixte qui s’érige déjà en petit salon réduit dans l’espace et dans le temps est l’aboutissement d’un travail acharné aux multiples enjeux, dont l’objectif est d’assurer à ces femmes russophones leur autonomie socioéconomique et leur faciliter l’intégration dans la société tunisienne. 

La Cctr les suit de près, en leur fournissant l’aide nécessaire. Son vice-président, Mohamed Ali Ouertani, résume, en si peu de mots, la mission de la chambre, s’agissant du rôle qu’elle joue dans l’assistance et la motivation des success stories russes. « Lady Elyssa », elle aussi, intervient, volontiers, en leur faveur : « On tient à faire connaître nos femmes russophones promotrices de petits projets, valoriser leur expérience distinguée et contribuer à leur promotion, à travers l’évènementiel, mais aussi via un networking élargi », explique-t-il.

« Les aider à bien s’intégrer dans la société tunisienne relève aussi de notre responsabilité », a-t-il encore ajouté. Son collègue, Zied Marmech, nouveau secrétaire général de la Cctr, fraîchement élu, a rappelé que toute une génération de femmes russes sont établies dans notre pays depuis belle lurette. Celles-ci, comme l’a, d’ailleurs, montré Mme Khristina, ont appris à s’adapter au climat tunisien, à s’investir dans l’artisanat et le commerce pour finir par s’installer à leur propre compte. 

Elles s’inspirent de l’expérience tunisienne

En fait, artisanat tunisien, artisanat russe, c’est bel et bien un mélange artistique cohérent exposant, en un seul produit traditionnel, un potentiel culturel mixte, dépositaire de l’identité riche et diversifiée des deux pays amis. Eva, une Russe résidant en Tunisie depuis 1997, avait, dès son arrivé, opté pour un travail indépendant.

Mariée à un Tunisien, sa belle-mère, artisane bien connue à Nabeul, lui a appris la couture et la broderie de la région. «Actuellement, je travaille à domicile et je confectionne, sur commande, des articles à base de matières premières purement tunisiennes pour les commercialiser sur le marché local», indique-t-elle. 

Outre son boulot, Eva connaît bien le marché de l’artisanat en Tunisie, dont la bijouterie, l’extraction des parfums, la valorisation alimentaire des produits du terroir sont des métiers qui retiennent le plus son attention. Sa compatriote Elena, quant à elle, est propriétaire de l’Ecole de Piano russe à El Menzah 6, où elle donne des cours de musique aux enfants.

A Tunis, à Bizerte, à Ksar Helal, à Nabeul, à Béja ou bien ailleurs, ces femmes artisanes russophones ont reconnu qu’elles ont tiré des idées, des modèles et des exemples de l’expérience tunisienne en la matière.

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