
C’est dans une zone enclavée que se situe le site archéologique de Zama dans un état d’abandon. Une clôture non encore terminée protège approximativement le lieu auquel on peut facilement avoir accès à travers une route sinueuse à proximité d’une source d’eau.
La Presse — Neuf kms séparent le site archéologique de Zama du chef-lieu de Siliana. Makthar grouille de monuments et artefacts datant de l’époque romaine. Récemment à Rome, une exposition majeure des objets antiques a été présentée pour célébrer la bataille de Zama Regia ou encore Jama qui a opposé Carthage à Rome. Les ruines ayant traversé le temps témoignent de l’importance de cette cité antique autrefois majestueuse qui a connu la gloire puis la défaite, à l’instar de tous les empires ayant précédé ou succédé cette époque.
C’est dans une zone enclavée que se situe le site archéologique de Zama dans un état d’abandon.
Une clôture non encore terminée protège approximativement le lieu auquel on peut facilement avoir accès à travers une route sinueuse à proximité d’une source d’eau où les riverains et autres visiteurs de la région se rendent pour se désaltérer et remplir leurs jerricans.
Il y a lieu de souligner que l’eau de robinet reste coupée durant la journée et qu’elle est fournie le soir uniquement.
Ceci étant dit, et d’après les études fournies par les historiens ayant travaillé sur ce site, ce qui a marqué cette époque est la fameuse bataille de Zama (202 av. J.-C.), deuxième guerre punique, qui a eu lieu entre 218 et 202 av. J.-C. et au cours de laquelle Hannibal Barca de Carthage a été vaincu par Scipion l’Africain de Rome, mettant ainsi fin au conflit en faveur de Rome.
Il est dit que la deuxième guerre punique a commencé lorsque Hannibal a attaqué la ville de Saguntum, allié romain en Espagne et s’est poursuivi avec des victoires éclatantes d’Hannibal en Italie, dont la bataille de Cannes (Cannae) en l’an 216 av. J.-C.
Hannibal était alors invincible jusqu’à ce que Scipion prenne le commandement des forces romaines après Cannes et batte Hasdrubal Barca, le frère d’Hannibal en Espagne, le repousse en Italie, puis ramène Hannibal en Afrique du Nord menaçant la ville de Carthage.
Hannibal rencontre Scipion à Zama Regia pour défendre sa ville natale, mais Scipion, utilisant les mêmes tactiques qu’Hannibal à Cannes, remporte la victoire et Carthage tombe aux mains des Romains.
Selon l’historien britannique Ernle Bradford, spécialisé dans l’histoire de la Méditerranée et l’histoire navale, le champ de bataille de Zama a été choisi pour ces raisons : «Hannibal marcha vers l’Ouest en direction d’un ville appelée Zama, qui doit probablement être identifiée à une colonie romaine tardive, Zama Regia (Jama), à 90 miles à l’ouest d’Hadrumetum.
Il avait appris que Scipion était en train de brûler des villages, de détruire des récoltes et de réduire en esclavage les habitants de toute cette région fertile dont Carthage dépendait pour ses céréales et autres denrées alimentaires. Ce ne peut être que cette nécessité qui poussa Hannibal à se lancer à la poursuite de Scipion, car, à première vue, il semble plus logique qu’il ait conduit son armée en direction de Carthage et se soit interposé entre Scipion et la ville.
Mais la destruction systématique des villes et des villages par ce dernier, ainsi que ses activités dans l’arrière-pays carthaginois, empêchaient clairement la ville de nourrir environ 40.000 hommes supplémentaires et leurs chevaux et leurs éléphants, en plus de sa propre population.
La principale raison pour laquelle la bataille se déroula là où elle s’est déroulée tient donc à une question d’approvisionnement de la capitale.
Scipion savait ce qu’il faisait et avait délibérément éloigné Hannibal de la ville afin de décider de l’issue de la guerre dans une zone qu’il avait lui-même choisie».
Ceci n’est qu’une des lectures de cette fameuse bataille dont les preuves matérielles sont contestées par certains historiens.
Les fouilles menées dans le site de Zama Regia ont révélé les vestiges d’une ville antique importante, mais aucune trace d’armes, de restes humains ou d’animaux comme des éléphants ou des chevaux et des inscriptions liées à l’existence de batailles n’ont été découverts.
Ont-ils été détruits ou dispersés ? Pour l’heure, rien ne peut l’identifier. Aucune preuve archéologique ne vient étayer cette thèse.
En tout cas, sur le site, les vestiges apparents ne comportent aucune inscription ou trace de dessin et d’écriture sur cette époque.
Une scène et des colonnes élevées de ce qui semble être un théâtre témoignent de l’existence d’une grande ville dont les secrets sont encore enfouis sous terre et qui nécessite entretien et restauration avec un objectif clair d’intégrer le site dans le circuit touristique réservé à la région du Nord-Ouest de la Tunisie.