
Le carnaval d’Aoussou, rendez-vous festif, culturel et populaire, est prévu cette année du 14 au 27 juillet, avec un programme riche en animations et spectacles.
La Presse — Ce carnaval qui est considéré, à juste titre d’ailleurs, comme le premier en Afrique et au monde arabe, est un événement que ceux qui y ont assisté recommandent à ceux qui se proposent de visiter la Tunisie.
A sa création, il s’est fixé des objectifs aussi larges qu’ambitieux. C’est ainsi qu’il «contribue au soutien et au développement du tourisme culturel et des jeunes, revitalise la vie culturelle dans la ville, préserve le patrimoine culturel populaire ainsi que les us et coutumes issus de ce patrimoine. Il met en valeur les acquis régionaux et nationaux dans les domaines de la jeunesse, de la culture et du tourisme».
Aoussou est un terme qui définit la forte chaleur qui pèse lourd, liquéfie les corps et plonge les esprits dans une béatitude étrange, cette canicule du mois d’août selon le calendrier berbère.
A l’origine, c’est un ancien carnaval célébrant le dieu de la mer, Neptune, au temps des Romains, qui remonte à l’époque phénicienne. Cette coutume qui a évolué avec le temps est devenue, de nos jours, liée à une fête nationale, la proclamation de la République tunisienne le 25 juillet 1957.
C’est la perle du Sahel, Sousse, qui l’accueille. Il en est cette année à sa 62e édition. Et pas une ride. Le spectacle se déroule principalement sur l’avenue Habib-Bourguiba et la corniche Bou Jaâfar.
C’est toujours le même engouement, le même enthousiasme, le même volontarisme.
Que ce soit au niveau de ceux qui veillent à sa réalisation, qu’à ceux qui, filles et garçons l’animent, en tant qu’acteurs, musiciens, danseurs conducteurs de chars ou autres rôles et charges, l’élan est égal à l’imagination déployée, pour créer le spectacle et en faire un événement exceptionnel dont on se souviendra.
Et effectivement, lorsque le dernier char passera, que ce monde fou qui a affronté la chaleur du mois d’août, réputé pour sa chaleur caniculaire, on ira chercher un endroit, de préférence frais, pour s’étendre, fermer les yeux, revivre ces moments d’exaltation intense, de pur bonheur, au milieu de tout ce monde, où l’homme se retrouve dans sa véritable dimension. La magnifique plage de Boujaâfar est là pour ouvrir ses bras et honorer ses hôtes tunisiens ou étrangers, qui s’y pressent.
«Incroyable, avoue un hôtelier qui a assisté à presque toutes les éditions, les étrangers, souvent réservés, se laissent entraîner par l’ambiance et se mêlent à la population. Spontanément et sans aucune arrière-pensée. Ils reviennent heureux. Certains n’arrivent pas à dormir dans leurs chambres et veillent jusqu’au matin, prennent leur petit déjeuner et harassés de fatigue, iront dormir toute la matinée. Aoussou, c’est magique»
Le festival d’Aoussou, que l’on amorce généralement à la fin du mois de juillet, est attendu aussi bien par les Tunisiens que par les étrangers qui le programment dans leur visite. Plusieurs pays y participent. Cette participation contribue à sa richesse et resserre les liens culturels entre les peuples, confrontent les traditions, enrichissent les échanges et les expériences.
Il est réputé pour la qualité des spectacles offerts et surtout pour son carnaval. Des chars, des fanfares et des troupes folkloriques, de la couleur, des sons, du rythme, de la frénésie, de la transe, des dépassements, des excuses, des émotions, des remontrances, des regrets, mais surtout de la tolérance.
Des familles entières sont présentes, des milliers de touristes qui se laissent engloutir par le flot de ceux qui se pressent, se hissent sur la pointe des pieds, grimpent là où ils ont la possibilité de s’accrocher, sur les épaules, au haut d’un arbre, au sommet d’un pylone, pour mieux voir, découvrir, vivre plus intensément ces moments de joie collective.
Jeux de plage, concerts, spectacles de feux d’artifice, soirées artistiques et le défilé du carnaval figurent au programme. C’est la raison pour laquelle il contribue à la relance de l’activité économique de la région.
Le festival d’Aoussou est ce fait une date qu’on retient et que les férus de culture, de musique et de festivités populaires en Tunisie tiennent à ne jamais rater.