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Grands projets : Redémarrage imminent

La Tunisie poursuit sa mue et se réinvente. Des projets structurants, longtemps à l’arrêt, reprennent forme, portés par une volonté politique renouvelée.

Du port en eaux profondes d’Enfidha à la Cité médicale de Kairouan, en passant par des infrastructures hospitalières et éducatives, le pays entend moderniser ses équipements, réduire les inégalités régionales et réaffirmer son rôle stratégique au cœur de la Méditerranée.

Si les retards accumulés posent encore question, l’heure semble à l’accélération, dans l’espoir de voir enfin ces projets se traduire en emplois, croissance et espoir.  

La Presse — De grands projets, allant de l’amélioration des infrastructures à la promotion des piliers du développement durable, se concrétisent. Mais, malgré les efforts déployés, certains projets structurants accusent toujours des retards importants dans différents domaines.

La cinquième réunion périodique du Comité des grands projets, consacrée au suivi de l’avancement de plusieurs grands projets et projets stratégiques prioritaires dans différents secteurs, présidée par la Cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri, tenue récemment, a examiné  la situation et l’état d’avancement de plusieurs projets publics prioritaires, notamment l’hôpital régional de catégorie « B » à Sbitla dans le gouvernorat de Kasserine, l’École nationale d’ingénieurs de Bizerte, le port en eaux profondes et la zone de services logistiques d’Enfidha. Il était question aussi lors de cette réunion de proposer des solutions pour surmonter les obstacles rencontrés afin d’en assurer leur réalisation dans les délais impartis.

Port d’Enfidha : pour un hub stratégique en Méditerranée

Des instructions ont été données pour accélérer le démarrage de ces projets, dont celui du port en eaux profondes de la zone logistique d’Enfidha, outre le lancement des procédures d’appel d’offres avec présélection pour la réalisation du projet, conformément aux normes internationales. Concernant l’aspect foncier, le projet enregistre une avancée significative dans la mise en place du complexe portuaire qui inclut une zone portuaire et une zone de services logistiques. 

Considéré comme un projet stratégique pour la Tunisie, ce port permettra au pays de valoriser son positionnement géographique au cœur du bassin méditerranéen.  Une fois aménagé, le port d’Enfidha devrait recevoir environ 4,8 millions de conteneurs de 20 pieds, avec une capacité opérationnelle de 52.000 emplois directs et indirects.

Il permettra également à la Tunisie de se connecter aux principaux hubs de transport entre l’Est et l’Ouest, ce qui contribuera à ramener les délais jusqu’à 10 jours tout en réduisant le coût de 15 % et attirant une partie du trafic de transbordement de conteneurs en Méditerranée centrale et occidentale. 

Pour ce qui est des composantes du projet, elles sont divisées en plusieurs phases, dont la première commencera par l’aménagement de la zone portuaire qui s’étend sur 1.000 hectares, pour être ensuite aménagée sur la zone de services économiques et logistiques qui couvre 2.000 hectares, avec 1.200 mètres de quais dans un premier temps, et l’achèvement de la construction des 800 mètres restants dans une seconde phase. 

D’autre part, le terminal de vrac solide sera achevé à une allure accélérée, en face du terminal à conteneurs, couvrant 560 mètres sur une superficie de 35 hectares et avec des terre-pleins d’une capacité d’environ 4 millions de tonnes.

Il est aussi prévu que « le coût total de la première phase du projet s’élèvera à 1.040 millions de dollars, répartis entre 75 % pour le secteur public et 25 % pour le secteur privé. Stratégique pour le pays, ce projet et bien d’autres en suspens, dont la reprise de leur réalisation serait imminente, vont marquer la capitale du sceau de la modernité. La Tunisie, qui a pour ambition de renforcer ses activités industrielles, commerciales et de services, mise sur le développement de ses infrastructures de transport, touristiques, financières…

Effets d’entraînement

Ces grands projets, suspendus depuis plusieurs années, vont créer des effets d’entraînement pour l’économie nationale, notamment en termes de revenus dans les secteurs stratégiques ainsi que dans la création de plusieurs milliers d’emplois. Chacun des projets promus vise, en effet, la concrétisation des ambitions du pays que ce soit dans les domaines touristique, des finances, d’affaires ou encore dans le domaine sanitaire, de l’éducation et de l’enseignement supérieur… 

Autre projet non moins important, celui de la Cité médicale à Kairouan : un projet annoncé depuis 2015, suscitant plusieurs polémiques liées principalement à la lenteur ou encore à une immobilité d’exécution. Financé par l’Arabie saoudite à raison de 85 millions de dollars (près de 270 millions de dinars), ce projet n’a pas vu le jour depuis 2015.

Un projet d’envergure qui bénéficiera à environ 600.000 habitants de la région et plus de 3 millions de citoyens vivant dans les gouvernorats limitrophes de la capitale des Aghlabides, restés dans l’expectative depuis cette date et dans l’espoir de bénéficier d’une structure hospitalière digne de ce nom. 

Le projet qui générera 50.000 emplois directs et indirects comprendra un pôle hospitalier regroupant 13 spécialités médicales et plusieurs unités de formation et d’enseignement, en plus d’une unité industrielle liée aux activités médicales et pharmaceutiques.

Les grands groupes d’investisseurs dans le domaine de l’infrastructure, de l’immobilier et de la finance, ainsi que les opérateurs économiques, convoitent la Tunisie dans une tentative de se remettre en selle après de nombreuses déconvenues, pourtant d’énormes fonds ont été alloués, et pour certains projets les études ont été finalisées.

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