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Une nouvelle structure responsable et citoyenne

Editorial La Presse

Un projet de loi portant création d’une banque postale vient d’être élaboré et soumis pour approbation. Cette initiative n’est pas surprenante, elle était même attendue. En effet, à chaque fois qu’on parle de décentralisation financière et économique, de rapprochement des services ou encore d’égalité des chances, cette question revient automatiquement à la charge.

De ce fait, le lancement d’une banque postale tunisienne, en cas d’aboutissement, ne manquera pas de conforter encore plus le projet de réinstauration de l’Etat social prôné par le Président de la République.

Cette éventuelle réalisation apportera, justement,  des corrections concrètes à l’exclusion bancaire et aux inégalités financières qui ont toujours pénalisé certaines franges sociales, essentiellement dans les zones rurales.

On reconnaît, en effet, que la question financière et les prestations bancaires traditionnelles en particulier ont toujours constitué un casse-tête, d’abord, pour les régions défavorisées, en raison du manque de souplesse et l’existence d’exigences, généralement qualifiées d’excessivement prudentielles, ensuite pour les entreprises, faute de dispositions réglementaires favorables.

Sans parler de l’exclusion de certaines catégories professionnelles sous prétexte d’inéligibilité aux conditions d’octroi, alors qu’elles en ont besoin beaucoup plus que certaines autres parties.

Ainsi, nous dirons que la banque postale, comme le démontrent toutes les expériences étrangères, intervient pour apporter des solutions positives à toutes ces contraintes.

Selon les principales dispositions du projet de loi, cette nouvelle structure aurait pour mérite d’améliorer le niveau d’accessibilité aux crédits, d’aider au développement local, grâce à une politique de financement souple, et de diversifier les services financiers dans les régions, notamment l’épargne populaire.

Et le plus important, c’est notamment sa dimension humaine qui en fait, comme le retiennent les experts, «une banque accessible et engagée dans une démarche de finance responsable et en adéquation avec les valeurs citoyennes».

Ce qui donne plus d’importance à cette institution, c’est sa capacité de récupérer ceux que le système traditionnel rejette. Cela ne signifie pas que la banque postale se permettra un laisser-aller financier à risque, entravera les règles prudentielles ou encore ignorera les exigences de sécurité et de conformité. Elle opèrera plutôt avec plus de fluidité grâce à une marge de manœuvre plus importante.

Toutefois, malgré tous ses bienfaits, la banque postale, en cas d’adoption du projet, doit reposer sur une politique managériale fiable et bien réfléchie. Car toute mauvaise gestion pourrait être lourde de conséquences. En effet, les risques de non-paiement, le clientélisme, les mauvaises allocations ou encore tout autre dysfonctionnement pourraient coûter à cette institution sa viabilité et sa crédibilité. Et plus grave encore, la possibilité de dévier de sa principale vocation : la justice sociale et financière.

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Un commentaire

  1. Mohamed MAMOGHLI

    20 juillet 2025 à 07:29

    « EDITORIAL
    La Presse »
    est mon casier d´or quotidien de la presse.tn avec un très haut niveau internationalement vu.
    M.M. de Berlin

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