
Est-ce en désespoir de cause ou pour mettre un terme à cette indolence coupable des esprits que l’on se prépare à soumettre à la Chambre des représentants du peuple le projet de loi n° 87 de 2025, qui vise à criminaliser le dépôt ou le rejet de déchets en tous genres dans les lieux publics ?
La Presse — Pourtant, des membres de l’ancienne génération — ils ne sont plus très nombreux — vous raconteront que jeter dans la rue, n’importe où, des ordures ménagères, des déchets de construction et autres relevant d’un comportement hautement coupable, et celui qui habitait dans les environs n’hésitait pas à aller avertir le voisin, qui réagissait immédiatement.
C’était pour dire que l’école confortait une partie de l’éducation familiale.
Source majeure de pollution
Mais actuellement, adresser un reproche de ce genre à un fautif peut se terminer à la morgue d’un hôpital.
La société s’est tellement ensauvagée qu’il est devenu difficile d’instaurer ce respect accepté et compris, cet autogouvernement qui favorise le vivre-ensemble.
Prenons le cas des mégots de cigarettes, qui représentent une source majeure de pollution visuelle et environnementale. Les quais des stations de métro, les plages, les salles de spectacles, etc., en sont jonchés et en dépit des efforts déployés, on n’y mettra pas un terme de sitôt.
D’après les spécialistes en la matière, « les mégots de cigarettes comptent parmi les déchets les plus répandus dans les rues. Ils mettent de nombreuses années à se décomposer, causant ainsi des dommages directs à l’environnement et aux alentours ».
Le projet de loi prévoit que toute « personne jetant volontairement des mégots de cigarettes, des mouchoirs en papier ou des récipients en plastique légers dans la rue ou sur la voie publique sera passible d’une amende de 100 à 300 dinars, assortie d’une obligation de nettoyage des lieux publics pendant un à trois jours, à la discrétion de l’autorité locale ».
Mais il n’y a pas que cela, le jet de grands sacs de gravats ou d’ordures ménagères, dans des sacs éventrés et dégoulinants et le dépôt de déchets de construction devant les habitations, les commerces, loin des bennes à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit seront interdits.
Le projet prévoit une amende de 300 à 1 000 dinars pour tout jet en dehors des horaires prévus pour cette entorse.
De simples slogans occasionnels
Ce durcissement de la loi, malheureusement nécessaire, s’inscrit dans le cadre de la protection de l’environnement et de la santé publique.
C’est également le rappel d’une culture de citoyenneté, demeurée au stade de simples slogans occasionnels qui nous incite à la protection de l’environnement dans lequel nous vivons.
Des sanctions plus lourdes seront infligées pour les infractions plus graves, notamment le déversement des déchets médicaux, industriels, électroniques ou de construction, tout comme la contamination des sources d’eau ou des parcs publics.
Les plages de Monastir, Gabès et d’autres régions côtières victimes de ces incivilités en savent quelque chose.
« La contamination des sources d’eau ou des parcs publics se multiplie. Ces infractions seront passibles d’amendes comprises entre 2 000 et 5 000 dinars, et d’une peine d’emprisonnement d’un à six mois en cas de récidive ou de risque pour la santé. Le véhicule utilisé pourra être saisi temporairement, conformément à l’article 4 de la proposition ».
La machine en marche
Si nous prenons en considération les opérations coup de poing effectuées pour rendre les trottoirs aux piétons, contrôler l’emmagasinage des eaux minérales et des produits de consommation à l’abri et non en pleine nature, qui a démarré il y a quelques jours, il semble que nous sommes sur le bon chemin.
La machine est en marche. Elle ne doit plus s’arrêter.
Nous devons à tout prix retrouver ce respect pour l’environnement, cet effort individuel qui se mue en mouvement national, pour protéger un bien commun à céder aux futures générations.
Montygo
25 juillet 2025 à 18:27
Il faudrait parallèlement mettre à la disposition des citoyens plus de containers à ordures, peut être commercialiser des sacs poubelles à des prix modiques et acquérir plus de camions ou véhicules utilitaires munis de bennes pour le ramassage des ordures et déchets de chantier.
En attendant la « récupération » et le « recyclage » des déchets, y compris ménagers et de démolition, processus qui ne concernent actuellement que les bouteilles en plastique, le pain rassis et les peaux de moutons après l’Aïd El Kebir…