Face à la difficulté de faire fructifier leur argent sans le mettre en danger, de nombreux Tunisiens s’interrogent : où placer leur épargne sans la voir se déprécier ? Entre sécurité, rentabilité et risque mesuré, les solutions varient selon le profil de l’épargnant. Or, immobilier, Bourse ou produits d’épargne classiques… tour d’horizon des valeurs refuges possibles.
La Presse — En période d’incertitude économique ou d’instabilité, les Tunisiens qui possèdent une petite épargne cherchent avant tout des valeurs refuges, c’est-à-dire une valeur qui garantit que l’épargne ne se déprécie pas. En Tunisie, l’or reste la valeur refuge par excellence, mais également à l’international. Ces derniers temps d’ailleurs, le prix de l’or a fortement augmenté, atteignant des sommets.
Autre valeur refuge pour ceux qui en ont la capacité, c’est l’immobilier, particulièrement chez les épargnants aisés. Pour eux, il s’agit d’un placement qui permet de préserver son capital de la détérioration. D’autres épargnants, un peu plus joueurs, optent pour les valeurs mobilières et autres fonds de placement.
A condition d’avoir les bonnes compréhensions
«L’épargne logement ou l’assurance vie (contrats en dinar) offrent une certaine protection contre l’inflation, bien que le rendement réel puisse parfois être faible. En effet, l’épargne logement la plus attractive peut aller jusqu’à 3,5 % net d’impôts », suggère également Christine Ellouze Hamrouni, directrice générale d’un cabinet de formation et de consulting.
Par ailleurs, pour les personnes non averses au risque, et qui acceptent une part de risque dans leurs placements, l’experte note que certaines opportunités peuvent s’avérer particulièrement intéressantes, « à condition d’avoir une bonne compréhension des marchés et une stratégie ».
Ces opportunités sont clairement la Bourse de Tunis, qui, bien que peu liquide (convertibilité en argent disponible) comparée à d’autres marchés, présente des opportunités sur certaines valeurs sous-évaluées ou avec un bon historique de dividendes. Christine Ellouze Hamrouni pense notamment aux secteurs bancaire, agroalimentaire ou industriel, qui peuvent offrir un potentiel de croissance à court et moyen terme. «En 2025, l’indice Tunindex a affiché une performance robuste de +16,3%», déclare-t-elle à La Presse.
Le jackpot pour les plus avisés !
Pour les joueurs également (mais qui étudient toujours le marché avant de s’y engager), l’investissement dans des start-up ou des PME peut s’avérer juteux, notamment dans les nouvelles technologies, à l’instar des fintechs. «Les investisseurs avisés, via des fonds spécialisés ou en direct (capital-risque), peuvent viser des rendements élevés, à condition d’assumer un risque, bien évidemment», explique l’experte.
«En période d’instabilité, la diversification reste le principe fondamental de toute stratégie d’épargne ou d’investissement. Les épargnants, quel que soit leur niveau de revenus, doivent chercher à préserver la valeur de leur capital en combinant sécurité, liquidité et rendement», conseille Christine Ellouze Hamrouni.
Toutefois, notre interlocutrice préconise un accompagnement professionnel et une bonne connaissance des mécanismes réglementaires. Malgré la conjoncture marquée notamment par une baisse du pouvoir d’achat, il existe une tendance à la hausse du taux d’épargne nationale, même si la capacité réelle des ménages à mettre de l’argent de côté reste limitée par une inflation qui demeure importante, même si elle a été maîtrisée ces derniers mois.
En général, les Tunisiens privilégient des formes d’épargne sûres, telles que les comptes bancaires.
