
La Presse — A vrai dire, ce coup de pied dans la fourmilière, on le sentait venir. Pour la bonne raison que cela ne pouvait en aucun cas durer. Cette décennie de relâchement a permis tous les excès. Aucun secteur de la vie sociale, administrative, sanitaire, économique du citoyen n’a été épargné. Cela va de l’alimentation, aux formalités administratives lentes et fastidieuses, aux intrigues pour multiplier les pénuries et créer la tension. De quoi orienter ceux qui ne savent pas dire non, dans la direction choisie pour permettre les dépassements et encourager l’indiscipline, adossée à une impunité qui gagnait du terrain, au point de tout pourrir. Surtout pourrir la vie du citoyen.
Aujourd’hui que la situation s’est stabilisée, qu’une partie de la population a compris qu’il fallait se remettre au travail, pour permettre au pays de regagner le terrain perdu, notre système de santé se redresse, le chômage suit une courbe descendante.
Le premier semestre 2025 se termine sous les meilleurs auspices pour l’économie tunisienne. Selon les dernières données publiées par l’Institut national de la statistique (INS), le produit intérieur brut (PIB) en volume, corrigé des variations saisonnières, a enregistré une croissance au taux de 3,2% sur un an au cours du deuxième trimestre de l’année 2025.
On pouvait revenir aux fondamentaux qui permettent aux citoyens de se reconnaître, partie prenante de tout ce qui se passe dans le pays.
Le véritable citoyen est celui qui connaît les limites et sait où s’arrêter pour respecter la liberté d’autrui.
Des instructions ont été données pour « accélérer la restructuration des administrations jugées inutiles et ne pas hésiter à remplacer tout responsable défaillant, incapable de saisir l’importance de la période actuelle ».
Nous avons perdu nombre de nos valeurs. Ces valeurs qui se retrouvent dans le comportement, le caractère, dans les idées, les idéaux communs.
Les descentes se sont multipliées, la chasse aux spéculateurs de tout bord est devenue implacable.
Cette indiscipline, il fallait y mettre un terme, en durcissant les réglementations et les lois en vigueur.
A voir par exemple les causes des accidents qui fauchent des vies humaines, nous retrouvons à l’origine une pagaille qui dénature l’autorité et ouvre largement le passage aux dépassements qui ont transformé les routes en champs de bataille.
Le colonel Chamseddine Adwani, chef du bureau de coordination et de communication à l’Observatoire national de la sécurité routière, a annoncé ce vendredi 15 août 2025 une réforme majeure du régime des amendes de circulation, qui entrera en vigueur courant 2025.
Dans le cadre de cette réforme, les amendes forfaitaires actuelles « un nouveau barème comprenant trois niveaux d’infractions, sanctionnées respectivement par des amendes de 20, 40 et 60 dinars. Le retrait du permis de conduire deviendra automatique en cas de dépassement de la vitesse autorisée de plus de 20 km/h, ainsi que pour les infractions comme le non-respect du feu rouge, le dépassement interdit et le non-respect des signaux au passage à niveau.
Ces infractions seront désormais considérées comme graves et pourront entraîner le retrait immédiat du permis de conduire.
La révision du décret n°146 du Code de la route relatif à la conduite sous l’emprise de l’alcool est à l’étude. L’utilisation de caméras de surveillance afin de raccourcir les délais de constatation des infractions, tout en instaurant un régime de sanctions plus strict que celui actuellement en vigueur.
L’objectif affiché de cette réforme est clair : réduire les accidents de la route et améliorer les indicateurs de sécurité routière en Tunisie. Mais aussi remettre de l’ordre dans les comportements du conducteur.
A voir les agissements de ceux qui conduisent ces engins de mort que sont les taxis collectifs, il y de quoi se poser bien des questions. Ces taxis, certes rendent service, mais sont à la base de bien des désagréments qui transforment nos routes en tombeaux ouverts.
Cette reprise en main et cette prise de conscience sont les bienvenues. Nos routes seront un peu plus sûres. Notre économie sera moins molestée. Notre commerce sera plus humain parce que répondant à des normes aussi logiques que raisonnables basées sur la confiance et la loyauté.
Un retour aux valeurs cardinales qui ont fait de ce pays une source d’inspiration, d’ordre et de culture.