
Leila Dachraoui est une ancienne nageuse internationale, une de ces sportives de haut niveau qui a réussi à mener de pair ses études ( elle est actuellement avocate) et sa carrière sportive. Elle continue à participer aux masters de natation organisés de par le monde, pour le plaisir certes, mais aussi pour se maintenir en condition, tout en continuant à vivre ce stress de la compétition qu’on ne trouve nulle part ailleurs.
La Presse — «Tout au long de mes années passées au lycée Bourguiba, le lycée que j’ai eu l’honneur de fréquenter en tant qu’élève de la toute première promotion, j’ai acquis une riche expérience que j’aimerais aujourd’hui partager afin d’inspirer et de guider les lycéens qui traversent un parcours similaire au mien. J’ai eu la particularité d’intégrer ce prestigieux établissement à 11 ans. La même année, j’ai été repérée dans le sport que je pratiquais, la natation, et j’ai alors intégré l’équipe nationale espoirs puis l’équipe nationale A.
Cela a, alors, tout de suite impliqué pour moi chaque jour 8 heures d’études au lycée, et 2 à 3 heures d’entraînement à raison de 6 à 8 fois par semaine. Malgré la difficulté, j’ai toujours aimé appartenir aux deux mondes d’élite estudiantine et sportive. Ma double vocation de sportive et d’élève assidue m’a vite appris la gestion du temps, la rigueur et l’importance de l’équilibre personnel.
Il fallait tout d’abord apprendre toute jeune à s’organiser. Je planifiais minutieusement mes heures d’étude au lycée où je terminais tous mes devoirs entre midi et 13h00 et sur mon agenda, je répartissais les temps d’étude et d’entraînement sportif en fin de semaine, car je devais me rattraper le samedi et dimanche en faisant des double séances d’entraînement», nous a dit Leila Dachraoui. Elle enchaîne : «Pendant mes pauses je me ressourçais dans la lecture, la musique et je passais des moments précieux avec mes amies, mon mentor, la championne arabe et africaine Faten Ghattas.
J’ai compris aussi qu’il fallait avoir des objectifs dans mes études et dans mes épreuves sportives. Je définissais des objectifs atteignables à court terme, que je révisais régulièrement. Je garde d’ailleurs, encore, mes cahiers d’entraînement. Le sport de performance m’a appris tout de suite aussi qu’il y a des échecs et des moments de doute, mais que ce sont des opportunités d’apprendre et de rebondir plus fort.
On me posait la question à l’époque au Lycée Bourguiba sur la façon avec laquelle je pouvais gérer des entraînements au quotidien avec autant de travail au lycée et comment je pouvais préparer mes examens, alors que les vacances scolaires, je les passais en stage ou en compétition. Mais j’étais déjà à l’époque persuadée que le sport est un formidable moteur pour la concentration. Il permet un équilibre pour mieux dormir et mieux s’alimenter, ce qui est essentiel pour le développement à cet âge-là».
Des principes à suivre au quotidien
Le sport de haut niveau a permis à notre invitée de réussir son parcours en études et aussi professionnel. « La passion pour la natation m’a motivée à m’engager pleinement dans ce qui me motive, ce qui m’a en même temps aidée à vouloir réussir aussi dans mes études.
Si j’ai pu m’intégrer et progresser dans des environnements aussi exigeants dès le jeune âge, c’est en suivant au quotidien des principes. Ma sélection précoce en sport m’a appris à dépasser mes limites, mais aussi à valoriser chaque petite victoire sur le chemin.
J’espère que mon témoignage pourra encourager chaque lycéen à s’accomplir, à trouver sa voie et à ne jamais douter de son potentiel, même lorsqu’on échoue et lorsqu’on a du mal à atteindre ses objectifs», a-t-elle ajouté.
Parrainage de Ahmed Jaouadi
Leïla Dachraoui fait partie d’un groupe de volontaires qui parrainent Ahmed Jaouadi. Ce groupe a été formé par des Tunisiens résidents à l’étranger, qui a pris en main le futur double champion du monde de natation, alors que presque toutes les portes s’étaient fermées devant lui. Depuis près d’un an, un élan de solidarité purement bénévole s’est formé autour du jeune nageur Ahmed Jaouadi, double champion du monde de natation à Singapour.
Loin des projecteurs, un petit groupe de passionnés a décidé de mettre gratuitement à disposition son expertise, son temps et son énergie pour permettre à Ahmed d’exprimer pleinement son talent, alors même qu’il n’était épaulé que par son entraîneur français Philippe Lucas.
Ce groupe, composé de médecins, d’universitaires et de professionnels du droit et du sport, incarne un modèle rare et précieux : celui du soutien désintéressé, motivé exclusivement par la passion du sport, le patriotisme, la conviction profonde du potentiel de leur champion et l’engagement à long terme jusqu’aux Jeux olympiques de Los Angeles. Voici, par ailleurs, la composition de ce groupe :
Prof. Ali Guermazi : expertise médicale et communication avec sponsors.
Prof. Karim Chammari : suivi de la charge d’entraînement, sciences du sport.
Dr Wissem Dhahbi : nutrition sportive, préparation physique.
Maître Leila Dachraoui: Conseil juridique.
Wassim Jabeur : responsable du côté technique et de la communication.
L’extraordinaire élan de solidarité manifesté par ce groupe n’a aucun lien avec des instances sportives officielles et son apport a été à la base de cette réussite qui fera date.