
Le spécial Palestine s’est poursuivi avec la projection du film « Broken » du réalisateur palestino-jordanien Mohamed Attar autour de la thématique du mur de la honte que la Cour pénale internationale des Nations unies a condamné fermement.
La Presse — Après la soirée d’ouverture consacrée à un hommage au cinéma palestinien, la deuxième journée, le spécial Palestine s’est poursuivi avec la projection du film «Broken» du réalisateur palestino-jordanien Mohamed Attar autour de la thématique du mur de la honte construit par les Israéliens pour éviter la circulation des Palestiniens entre les deux régions et que la Cour pénale internationale des Nations unies a condamné fermement.
Par la suite, des films courts d’animation réalisés par des Palestiniens ont abordé des questions existentielles vécues par les Gazaouis. Exister par l’art et la culture, tel est le message que veulent transmettre les cinéastes palestiniens au monde entier malgré les souffrances d’une population qui peine à trouver de la nourriture.
Au cours de cette même deuxième soirée, la compétition internationale a démarré avec six films de bonne facture venus de Palestine, Afghanistan, Yemen, Iran, Brésil et Hong Kong traitant à travers documentaires, fictions et animations des sujets liés à l’actualité de chacun de ces pays. Tous dans l’ensemble parlent de la dignité de l’homme et de sa résistance face à un environnement hostile et oppressant à travers des récits soignés et une écriture visuelle qui respecte les codes cinématographiques.
La troisième soirée a été marquée par le démarrage de la compétition nationale avec la projection de cinq films présentés par leurs réalisateurs jeunes et ambitieux, heureux de montrer leur premier film. Le club de la Ftca de Sidi Hacine, nouvellement créé, a proposé un documentaire intitulé «Bou Hacine» ( From Sidi Hacine) sur la musique rap et signé par Fatma Ben Ammar.
Il met en scène les rappeurs qui s’expriment en toute liberté et un vieux cheikh islamiste offensé par les paroles des chansons rap qu’il trouve indécentes. Dans le quartier populaire Sidi Hacine, la seule opportunité pour les jeunes de s’exprimer est la musique rap qui bouscule les codes de bienséance.
«A bout de souffle» de Ghassen Jerbi, fiction production de l’Esac et Cine-fabrique Lyon, «Scarecrows of the red zone», documentaire de Jaleleddine Faizi, produit par l’Association Amavi et Tacir, «In the silences’s path», fiction d’Iheb Ben Temessek et Lyna Ben Hamida, un film indépendant et, enfin, «Crescendo» de Mohamed Ali Maâtoug et Mohamed Karim Dahmani, film expérimental produit par le lycée pilote de Sousse.
Tous ces opus montrent à quel point les jeunes, à travers leur vécu, sont attachés à leur liberté d’expression en se servant tantôt efficacement tantôt maladroitement des outils du cinéma.
Le programme de la compétition internationale était constitué de cinq films entre animation, fiction, expérimental et documentaire : «Forbidden Flights» d’Algérie, «The taste of honey» du Liban, «Is it war?» du Soudan et «Wen the water rises» du Kenya.
Sans oublier «Les cendres de la dignité», documentaire tunisien de Tayssir Nasraoui, qui est un puissant témoignage sur une période cruciale de la Tunisie : la révolte du pain de l’année 1983. Formé de chapitres, le film est constitué de photos d’archives qui passent en revue les tensions entre le peuple et le pouvoir de Bourguiba.
Après un affrontement entre les manifestants et la police, des vies sont tombées. Bourguiba, vieillissant, a fait un pas en arrière pour garder le prix du pain subventionné tel quel et imposer le retour au calme. Bien qu’il soit un film de montage, l’œuvre est un témoignage sur la résistance d’un peuple face à un pouvoir tyrannique.
« Les cendres de la dignité » cadre parfaitement avec l’esprit engagé du Fifak.