
L’ampleur de la faim continue à tuer à Gaza, aucune voix juste, ni celle de l’ONU ni des dirigeants d’Etat, encore moins de la centaine d’ONG et de milliers de manifestants n’a été entendue. L’occupant, à la lumière des déclarations de ses responsables, reste sourd aux appels pour arrêter le désastre et la mort; il semble décidé à laisser mourir de faim, de soif et de maladie la population palestinienne. On dénombre 63.459 morts, en majorité des civils.
En juin, le voilier Madleen, avec à son bord 12 militants pro-palestiniens et une brochette de personnalités dont l’activiste Greta Thumberg, l’eurodéputée Rima Hassan et d’autres figures connues, a essayé de rallier Gaza, il a été intercepté illégalement et par la force par les navires sionistes, plusieurs de ses occupants, dont des journalistes, ont été arrêtés pendant plusieurs jours. L’effet de l’opération a été unanimement relayé et apprécié par les médias qui ont évoqué l’événement, saluant le courage des organisateurs et leur soutien à la juste cause des Palestiniens.
Une nouvelle flottille humanitaire, La Global Sumud Flottilla, prend la relève avec beaucoup plus de bateaux cette fois-ci, et toujours à son bord l’admirable militante Greta Thumberg, accompagnée des acteurs Liam Cunningham et espagnol Eduard Fernandez, ainsi que d’élus européens et de personnalités publiques, dont l’ancienne maire de Barcelone, Ada Colau.
Après un faux départ, dimanche à cause de vents forts, la flottille a finalement repris la mer lundi soir, les organisateurs parlent de 22 bateaux partis de Barcelone, d’autres partiront de certains ports méditerranéens (dont ceux de Tunisie). Au total, il y en aura une quarantaine qui essaieront de briser le terrible et effroyable blocus et «d’ouvrir un couloir humanitaire et de mettre fin au génocide en cours du peuple palestinien».
Notons que l’ONU et plusieurs pays, dont la France, rappellent qu’aucune législation n’empêche les volontaires de rejoindre Gaza. Ils étaient 12 en juin, ils sont 300 début septembre. Combien seront-ils demain ?
Le but de l’expédition est, d’abord, d’ordre symbolique: sensibiliser l’opinion internationale sur un génocide inédit, commis par l’armée la plus immorale, et, ensuite, d’ordre humain en demandant au gouvernement occupant de cesser de bloquer l’acheminement de la nourriture, l’eau, le carburant et d’autres produits essentiels à la survie de la population.
L’Etat sioniste, qui a constamment nié le terme de «génocide» appliqué à la population de Gaza, l’utilisant exclusivement pour les victimes juives des camps de concentration nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, vient d’apprendre à ses dépens une décision qui le culpabilise.
Une surprise vient abattre les arguments de ce déni : des experts du génocide accusent formellement l’Etat sioniste d’en commettre un. L’Association internationale des chercheurs en génocide, la plus grande spécialisée en la matière, qui réunit près de 500 membres, a voté et adopté à une majorité écrasante une résolution dans laquelle elle affirme que les actions menées par l’occupant à Gaza correspondent à un génocide, tel que défini par la Convention de Genève de 1948.
C’est une première en relation avec l’occupation de la bande de Gaza. Quelle serait la réponse de l’Etat sioniste, s’il en avait une ?