
Dans une déclaration à La Presse concernant la sortie de son nouveau roman, Mémoires du Déraciné – Exil et Prophète, publié par Koul Al Arab, l’écrivaine tunisienne Sarah Daly installée à Paris a présenté les fondements de son œuvre. Elle décrit son livre comme « un récit symbolique et humaniste, construit comme une méditation fragmentaire sur la condition humaine ».
« J’ai choisi d’adopter le regard d’un arbre déraciné, un être naturel et sensible, témoin impuissant de la violence du monde moderne », explique l’auteure. « Mon objectif était de donner une voix à la nature et à l’âme blessée de l’humanité, en explorant la destruction environnementale, les guerres, l’exil, mais aussi l’amour et la spiritualité ».
Sarah Daly précise que son récit commence par « la mémoire d’un arbre arraché à sa terre natale, condamné à être transformé en objet. Cet arbre-poète incarne à la fois la sagesse millénaire, la résistance silencieuse et la souffrance face à l’ignorance humaine ».
L’auteure revient sur un élément central de son ouvrage : « J’ai articulé une partie du livre autour de la création d’un miroir symbolique dont le cadre est le tronc de l’arbre – un miroir capable de dévoiler les vérités enfouies. Cette parabole révèle les tensions sociales et le refus collectif de regarder la réalité en face ».
Interrogée sur sa vision de la condition humaine, l’écrivaine déclare : « Le déracinement ne concerne pas seulement l’arbre du début : il devient la métaphore de toute existence humaine. L’homme est exilé de son enfance, de sa mémoire, de son amour, de la nature, de la vérité, de lui-même ».
Concernant son style d’écriture, Sarah Daly indique que « le livre alterne descriptions sensorielles, récits fragmentés, dialogues intérieurs, fables et aphorismes. J’ai voulu créer un style dense et lyrique qui invite à ralentir et à ressentir ».
L’auteure souligne que « Mémoires du Déraciné est un cri silencieux contre l’oubli, une quête de réconciliation entre l’Homme et son monde. C’est un livre qui ne se lit pas pour comprendre une histoire, mais pour comprendre le cœur humain, ses contradictions, ses beautés et ses blessures ».