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Jardins d’enfants et crèches: une reprise difficile pour un secteur en déclin constant

Depuis le 1er septembre 2025, les jardins d’enfants et crèches privées traversent une phase délicate. La présidente de la Chambre syndicale nationale, Nabiha Kammoun, a décrit la reprise comme « difficile », soulignant que la profession est en déclin constant.

Des causes multiples

Cette fragilisation est due à la multiplication de structures non réglementées, à l’émergence d’académies et établissements privés et à l’intégration de l’année préparatoire dans les écoles publiques. Ces nouvelles alternatives éducatives attirent de nombreux parents et privent les crèches d’un volume suffisant d’inscriptions.

Des chiffres alarmants

En deux ans, près de 500 établissements ont fermé leurs portes. Alors qu’en 2022-2023, la Tunisie comptait environ 6 000 jardins d’enfants, les dernières statistiques du ministère de la Famille révèlent qu’il n’en reste plus que 5 698 répartis sur 24 gouvernorats. Pire encore, seuls 3 175 sont encore en activité. Cette hémorragie met en lumière une perte de vitesse inquiétante pour le secteur.

Une survie conditionnée à la fréquentation

Pour Mme Kammoun, la solution réside dans la capacité d’attirer un nombre suffisant d’enfants. Elle rappelle que les crèches et jardins d’enfants disposent d’une formation spécialisée et d’outils pédagogiques adaptés pour assurer le bien-être et le développement des tout-petits. Cependant, la dispersion des enfants entre les différentes structures prive les établissements agréés de la stabilité nécessaire pour survivre.

Un rôle désormais secondaire

Autrefois, seuls les jardins d’enfants proposaient l’année préparatoire, ce qui en faisait un acteur central de l’éducation préscolaire. Aujourd’hui, ils sont devenus un choix secondaire face aux alternatives offertes par les écoles publiques et les académies privées, ce qui accentue leur marginalisation.

Un appel à l’action

La présidente de la Chambre syndicale alerte sur un risque de disparition progressive des jardins d’enfants privés si aucune mesure n’est prise. Elle insiste sur la nécessité de protéger la profession, de lutter contre les structures non réglementées et de garantir aux enfants un programme éducatif de qualité. L’avenir du secteur dépend, selon elle, d’une réforme urgente pour préserver son rôle essentiel dans l’éducation de la petite enfance en Tunisie.

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