
Bien que les prix des produits de consommation courante soient relativement stables en raison de la politique de subventions, ceux des produits agricoles (fruits, légumes, viandes) suivent une tendance à la hausse depuis plusieurs années.
Cette hausse des prix est sur toutes les lèvres.
On ne pouvait faire l’impasse sur cette actualité brûlante qui touche de près le citoyen. L’inflation en Tunisie se répercute sur toutes les strates de la société, particulièrement la classe populaire qui demeure la plus exposés à cause des envolées des prix des produits alimentaires.
La Presse — L’Etat a déployé ces derniers temps des mesures concrètes pour préserver le pouvoir d’achat des ménages et limiter l’impact socioéconomique des hausses des prix. Protéger le pouvoir d’achat des ménages : une question qui revêt une importance capitale pour le Chef de l’Etat et qui doit être suivie de près et avec minutie par l’exécutif pour parer à la menace de la fracture sociale qui s’exprime à travers la détérioration du pouvoir d’achat.
Décision souveraine
Pour alléger le fardeau financier des citoyens, le président de l’Organisation tunisienne pour l’information du consommateur (Otic), Lotfi Riahi, a déclaré récemment que, sur décision présidentielle, les prix des viandes rouges connaîtront une baisse. « C’est une décision souveraine présidentielle qui tend à rendre la viande rouge tunisienne accessible aux Tunisiens ».
Il a précisé que le prix du kilo de viande ovine est passé de 65 dinars à 40 dinars, soit une réduction de 25 dinars par kilo et celui de la viande bovine à 32D. Et de préciser que le coût de revient du kilo de viande ovine est de 13 dinars pour l’animal vivant et de 26 dinars après abattage.
« Ainsi, l’agriculteur, l’intermédiaire, le grossiste et le détaillant se partageaient une marge bénéficiaire de 39 dinars», affirme le président de l’Otic. Sachant que, depuis l’année dernière, la marge bénéficiaire des intervenants dans le secteur dépassait les 25 dinars.
Cette initiative était attendue depuis longtemps, surtout par les citoyens vulnérables qui souffrent de la hausse des prix.
C’est dire qu’indépendamment des crises cycliques qui peuvent se manifester et en dépit du contexte économique mondial marqué par la récession et un contexte géostratégique instable, la question de la défense du pouvoir d’achat des larges couches de la société est incontournable et relève de l’engagement de l’Etat d’une manière irréversible.
Les mécanismes de contrôle à caractère préventif et coercitif sont appelés à veiller à l’application ferme de la loi. L’objectif étant de maîtriser les prix, faire face à la contrebande, au gaspillage et au détournement des produits subventionnés, garantir un approvisionnement régulier des marchés et ancrer les principes de transparence et de probité en matière de transactions commerciales.
Absence de réformes structurelles
Depuis plusieurs années, la filière des viandes rouges en Tunisie traverse une crise profonde. Entre la flambée des prix, la baisse alarmante du cheptel et l’exode des éleveurs, le marché tunisien peine à répondre à la demande des consommateurs. Cette flambée des prix s’explique par plusieurs facteurs, notamment l’augmentation du coût de l’alimentation animale et la diminution du cheptel national.
L’absence de réformes structurelles a également accéléré la chute de la production nationale. Le cheptel bovin est ainsi passé de 646.000 têtes en 2013 à 380.000 en 2024, tandis que le cheptel ovin a chuté de 6,8 millions à 4 millions sur la même période.
Sécurité du consommateur
La Tunisie s’est retrouvée depuis plus d’une décennie face à un phénomène qui a poussé d’un cran la grogne sociale : la hausse vertigineuse, presque générale, des prix des produits de consommation. Des mesures concrètes, telles que celle de plafonnement des prix des viandes rouges, permettront désormais de garantir la sécurité du consommateur, de préserver son pouvoir d’achat, d’apaiser les tensions et de lutter contre les différentes pratiques illégales.
Il est vrai que les prix subissent la loi de l’offre et de la demande, mais il existe des pratiques auxquelles ont recours les spéculateurs, entraînant la hausse des prix de certains produits, ce qui nécessite une vigilance et une mobilisation constantes pour y faire face.
Le Président de la République n’a pas manqué d’appeler à maintes reprises à mettre en garde contre les parties qui spéculent sur les prix des produits de base, indiquant que la guerre contre la spéculation nécessite l’engagement de toutes les parties pour surmonter les difficultés économiques et sociales.