
La Presse — Il faudrait reconnaître que l’omniprésence de Ons Jabeur a quelque peu escamoté la partie formation et les efforts fournis par un certain nombre de joueurs confirmés et de jeunes. Une présence qui a également imposé une question lancinante : le tennis tunisien est-il en mesure de s’affirmer lorsque le cycle Ons Jabeur sera terminé ? Au même niveau ? Ce sera franchement difficile en l’état actuel des choses.
Le cas de Moez Chergui, qui n’a commencé à se classer parmi ceux qui montrent le bout du nez qu’à trente-deux ans, est une conséquence de la focalisation sur « le » crack le plus en vue, sans beaucoup se soucier des autres.
L’aveu de Moez Chergui qui a enlevé dernièrement deux tournois, alors «qu’il n’a pas de sponsor», est assez éloquent. Il y a beaucoup à faire pour avant tout prendre en charge ceux qui percent et surtout trouver un moyen de pousser les autres.
Le tennis exige beaucoup de moyens car, pour percer, il faudrait participer régulièrement aux tournois organisés de par le monde et cela exige des moyens financiers non négligeables. Mais les tout jeunes filles et garçons sont en train de percer.
Par exemple, l’équipe nationale tunisienne a brillé aux derniers championnats d’Afrique juniors (garçons et filles de moins de 14 ans) à Monastir. La finale a été à 100 % tunisienne entre les championnes Malak Kamoun et Salima Ben Dhia, classées deuxième et troisième du continent.
En double, la finale a été également tunisienne. Elle a opposé le duo Gamoun/Mathlouthi à Triki/Hadouk
Un nouveau titre continental
Grâce à ces performances, la Tunisie a remporté un nouveau titre continental, en plus de la qualification de Layth Ben Nasser, Malak Kamoun et Salima Ben Dhia pour le tournoi African Masters, qui réunit les 8 meilleurs joueuses et joueurs du continent.
Un African Masters juniors tenu à Monastir, où nos championnes montantes ont brillé et prouvé que l’avenir du tennis féminin tunisien est prometteur après avoir remporté le tableau féminin.
Malak Kamoun a décroché la première place, Salima Ben Dhia a pris la deuxième place, alors que Syrine Triki a fermé la marche. Toujours côté consécration, Lamis Houas ( Tennis Club de Msaken), pour sa part, a enlevé l’ITF junior d’Accra (J100), son troisième titre international et son premier dans la catégorie J100. Lamis a réalisé une brillante performance en battant la Britannique Alisha Nduku 6/4 – 6/2, confirmant ainsi sa place parmi les talents émergents les plus prometteurs du tennis africain et arabe.
Une prise en charge immédiate
Tous ces titres et ces placements en avant-garde des catégories jeunes impliquent une prise en charge immédiate et des dispositions qui ne devraient pas tarder. Il faut que ces jeunes puissent concilier leurs études avec les exigences d’un travail laborieux, régulier, soutenu et continu si l’on veut les placer au rang des futurs grands performers.
Qui va se charger de ce travail ? Les parents ? Il y a des limites. La fédération ? Ses moyens, actuels du moins, sont insuffisants et assez restreints. Il ne reste plus que la tutelle ou d’éventuels sponsors. Qui est capable de secouer les uns et de convaincre les autres, avant que ces jeunes n’atteignent trente-deux ans ?