Accueil A la une Spéculation : La fin de l’impunité et des stocks stratégiques

Spéculation : La fin de l’impunité et des stocks stratégiques

Spéculation

Ces dépôts clandestins et ces chambres froides érigés un peu partout n’étaient un secret pour personne. Mais qu’ils atteignent ce nombre et qu’ils abritent en fraude ces quantités phénoménales de marchandises et de produits, personne ne pouvait prétendre connaître l’étendue de cette catastrophe.

Autrement dit, les statistiques émises sont à reconsidérer. Ils ne tiennent assurément pas compte de ce qui a été raflé, pour ne pas dire subtilisé, pour nourrir la spéculation. Et lorsqu’on projette de constituer des stocks de sécurité, les dés sont pipés au départ.

La dernière saisie a donné une idée de cette situation mouvementée que vivent nos produits stratégiques, délibérément abandonnés entre les mains de personnes sans scrupules, qui ont pompé à mort tout ce qu’ils pouvaient soustraire pour assécher le marché, semer le doute et provoquer une crise dans le pays.

Dernièrement à Mahdia, cinq individus ont comparu en garde à vue devant le parquet du tribunal de première instance de Mahdia le 6 octobre 2025. Le tribunal a ouvert une enquête à leur encontre pour association de malfaiteurs en vue de spéculation, escroquerie, possession et usage de biens frauduleux, selon un communiqué de presse du porte-parole du tribunal de première instance de Mahdia qui a déclaré que les unités de sécurité ont saisi environ 670 tonnes d’oignon, 152 tonnes de pommes, 5 tonnes d’ail et 40 tonnes de fruits secs dans un entrepôt frigorifique d’une délégation de la région.

Les premières investigations indiquent que les quantités enregistrées dans les registres ne correspondent pas aux quantités réellement stockées. De plus, les entrées et sorties n’ont pas été enregistrées.

Il s’est également avéré que les contrats de location d’entrepôts frigorifiques étaient illégaux, tandis que d’autres étaient soupçonnés de fraude.

Ces descentes prouvent que c’est la fin de l’impunité. Les dépôts et les chambres frigorifiques sont des outils d’appoint pour servir l’économie nationale et non pour spéculer.

La maturité des Tunisiens a, en fin de compte, payé. Les crises sont derrière nous. Des records de production s’affichent. La pénurie n’est plus à l’ordre du jour.

L’impunité n’étant plus du côté de la spéculation qui faussait tout et entretenait la frilosité du marché, il est devenu possible de mettre en place une véritable stratégie qui pourra garantir la stabilité et la quiétude pour le consommateur.

Les stocks de sécurité, tous les pays du monde les prévoient. Certes, l’ouverture des marchés à l’international ont fait évoluer la question mais on considère que cette précaution est incontournable. Nul n’est à l’abri d’une urgence.

Les stocks stratégiques alimentaires  sont utiles pour garantir la sécurité intérieure. Ils stabilisent les prix en cas de choc économique ou de mauvaise récolte et assurent la continuité des approvisionnements lors de crises ou de coupures. Ils offrent une gestion des risques pour les entreprises et une meilleure planification de l’approvisionnement du marché intérieur.

C’est en fait une réserve pour avoir sous la main de quoi nourrir la population en cas de catastrophes naturelles, de crise sanitaire ou pour venir en aide à des pays amis ou frères en cas de besoin.

Indépendamment de ces aspects, ces réserves stratégiques servent surtout à réguler le marché au niveau des quantités et des prix. Elles assurent  la jonction entre deux saisons, en limitant les mouvements de panique ou de pénurie.

Elles favorisent la mise en place rapide de programmes sociaux pour venir en  aide aux populations vulnérables.

Mais la mise en place de ces réserves stratégiques exige un plan d’action soigneusement étudié, pour agir dans la continuité et éviter les mauvaises surprises d’un milieu agricole ou industriel qui pourrait être sujet à des mouvements sociaux négatifs ou à des problèmes de production dus à des causes exogènes, telles que le climat, les catastrophes naturelles et autres.

Il est donc utile de penser posséder les espaces pour les constituer, les gérer et de les entretenir au niveau de la bonne conservation en mettant en place une rotation adéquate. La décentralisation semble le moyen d’action le plus approprié pour éviter les lourdeurs et les atermoiements.

C’est un moyen dont se dotent tous les pays qui gèrent leurs ressources avec pour objectif d’atténuer les crises et stabiliser les marchés.

Leur gestion n’a rien à voir avec les lourdeurs administratives, la bureaucratie pure et dure, les  bâtiments de luxe aux vues imprenables. Elle obéit à une souplesse des prises de décisions et de réaction immédiates.

Sinon, elles ne serviraient à rien.

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