14ème des rencontres cinématographiques de Hergla : Pour la sauvegarde du cinéma d’animation

Une ambiance bon enfant règne aux rencontres cinématographiques de Hergla qui consacrent leur 14e édition au cinéma d’animation. Organisées par une nouvelle association «Ciné Sud Patrimoine» créée au mois d’avril 2019 à l’initiative de Mohamed Chalouf, ces rencontres, qui bénéficient d’un budget initial de 15 mille dinars accordé par le ministère de la Culture, ont lieu dans l’espace de plein air de la maison de la culture du 19 au 22 août.

Lors de la soirée d’ouverture à laquelle ont assisté presque tous les réalisateurs de dessins animés en Tunisie : Zouheir Mahjoub, Ezzeddine Harbaoui, Mustapha Taîeb, Mohamed Abdennadher, l’épouse du réalisateur disparu Sancho, Nadia Raîs, Lotfi Mahfoudh ainsi que les membres de l’association «Ciné Sud Patrimoine» : la monteuse Kahena Attia, Faïza M’rabet, Fatma Ben Saïdane (absente en raison d’autres engagements) et Mohamed Chalouf,  directeur du festival  qui a mis l’accent notamment sur l’importance de la sauvegarde du cinéma d’animation en Tunisie pour les générations futures dont certains films qui constituent un riche patrimoine cinématographique ont été numérisés.Une quarantaine de films ont été projetés dont la plupart ont été numérisés en 2K grâce à la collaboration de la cinémathèque de Milan et du ministère de la Culture tunisien, Zouheir Mahjoub et la famille de Mongi Sancho. Il s’agit du «Marchand de Fez» du pionnier du cinéma d’animation Mongi Sancho, «Le petit hibou», «Fleurs de pierre», «Bougre de bœuf dans un boui-boui», «El Guerbaji» et «Le sous-marin de Carthage» de Zouhaier Mahjoub, «Petite histoire d’œufs» de Mohamed Charbagi, «Les aventures de Jahjouh II» de Samir Besbès, «Lambouba», «Lemrayet» et «SabaArweh» de Nadia Raïes, «Hoffili», «Rieh» de Lotfi Mahfoudh, «Viva Carthago» de Abdel Belhadi, «Mhamedia» de Ahmed Bennis  et « La poule de Saba » de Rafik Omrani, des films représentant différentes générations de cinéastes.

D’autres films ont été programmés lors des soirées de ce festival, à savoir «La cigale et la fourmi » de Ezzeddine Harbaoui, « L’enfant et l’avion» de Mohamed Salah Khelifi, «Le roi et l’étoile filante» et «la symphonie de la vie» de Mustapha Taïeb, «Le mulet», «L’ogresse et les 7 filles» et «Histoires du pays du bon Dieu» de Nacer Khemir, «Vis-à-vis» de Malek Bhiri et «Les aventures de Dalila la rusée » long métrage de Taieb Jalouli. A travers ces films, le public de Hergla, constitué en grande partie de jeunes, a eu l’occasion de découvrir les diverses expériences  et styles cinématographiques de chacun des cinéastes qui se sont spécialisés dans le cinéma d’animation et constater l’évolution de ce cinéma à travers le temps. Du carton animé au dessin animé sur ordinateur, en passant aux objets animés et autres types de techniques, les films d’animation tunisiens réalisés souvent de manière artisanale représentent la mémoire tunisienne avec sa force et sa faiblesse.Ces rencontres ont permis également de découvrir le cinéma d’animation italien. Un hommage a été rendu au cinéma d’animation italien avec la projection d’une série de films courts, et ce, grâce à la collaboration de la Filmoteca régionale siciliana et le festival international du film de Palerme Animaphix.

Outre les ateliers d’initiation pour enfants consacrés à la fabrication d’un film d’animation, et les ateliers d’initiation aux nouvelles techniques de l’animation cinématographiques destinés aux jeunes de Hergla, une table ronde réunissant tous les professionnels présents à ces rencontres a été consacrée à un débat sur le secteur depuis sa naissance jusqu’à nos jours. Un secteur qui reste le maillon faible du cinéma tunisien. L’action, menée par l’association Ciné Sud Patrimoine dont la  principal le dynamo est Mohamed Challouf, est considérable, compte tenu de la carence des moyens  mis à sa disposition. Mais grâce à la volonté et à la détermination des uns et des autres, la mémoire du cinéma d’animation peut être sauvegardée.

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