Les JTC focaliseront, bien sûr, l’attention, durant cette seconde semaine de décembre. 110 pièces au programme, dont 25 tunisiennes, des colloques, des débats, des animations de rue, des hommages à nombre de personnalités historiques du 4e Art d’ici et du monde arabe, un hommage, notamment, à une troupe pionnière, la célèbre troupe de Gafsa, à ses fondateurs et à ses figures de proue. En termes d’audience et d’impact, les Journées cinématographiques restent évidemment les premières. Mais les JTC ont un parcours et une œuvre à vanter. Peut-être «fragilisés», faussés, «mis en berne» sous Ben Ali qui se méfiait particulièrement du théâtre, et spécialement de celui des régions. La tradition est millénaire néanmoins.

Elle a résisté à tout. Elle résiste à tout. Les théâtres se remplissent toujours en Tunisie, et tout au long de l’année ! Les salles de cinéma, elles, attendent beaucoup plus «les Journées». Cette petite différence devrait être mieux prise en compte, probablement méditée.
Le Théâtre tunisien a surtout été, à beaucoup d’époques, un pilier de la culture collective. L’instrument constant de l’éducation des larges publics, souvent le déclencheur de leurs prises de conscience, de leurs résistances.
Les générations de la libération nationale ont souvent trouvé inspiration et appui dans le théâtre débutant des années 10-20-30. Celles de l’Indépendance, les Bourguibiennes, ont eu à leur actif, un triple essor du 4e Art, incarné, tour à tour, par le théâtre classique de Aly Ben Ayed, le théâtre populaire de Moncef Souissi au Kef, et le nouveau théâtre de Jaïbi, Jaziri, Driss, Raja Farhat et feu Masrouki.

Périodes fécondes, prolifiques, où la moindre pièce, festivaliers ou pas, affichait complet. On garde, nous, souvenir, de «Carthage»  croulant sous des milliers de spectateurs lors de la première  de «l’instruction», où d’impressionnantes bousculades aux guichets de «Arab» à l’Acropole ou des pièces de Jebali à El Teatro.
Qu’en est-il des ces publics, de ces théâtres aujourd’hui, dix ans après la révolution, au bout d’une décennie de transition ?
On insiste :les reculs, les fragilisations, enregistrés, ne touchent pas à l’essentiel, à la genèse, au fond. La crise que vit le pays est politique, économique, idéologique peut-être, elle déteint sans doute sur nos caractères, notre mode de vie, mais nos traditions artistiques tiennent visiblement le coup. Le background théâtral plus que tout.
La confirmation, encore et encore, cette année. Vivent les JTC !

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