La Tunisie de l’après-révolution n’a visiblement pas fait de mystère durant ces neuf dernières années. Clivée au début entre islamistes et laics. Tiraillée, ensuite, entre vraies et fausses alliances. «Emiettée», pour finir, “partie” dans tous les sens», au gré des deux dernières élections.
Pas de mystère, mais en y regardant bien, avec, ici et là, des «zones d’ombre» non élucidées, des questions, surtout, s’imposant d’elles-mêmes, et qui ne trouvent, inexplicablement, pas de réponses.
A commencer par ce que nous «concoctent» nos dernières présidentielle et législatives.
Au final, que des situations confuses, des semblants de vérités. Et pour le reste, tout le reste, que des «omertas» comme convenues, maintenues en dépit de tout bon sens, de toute confiance, de toute crédibilité
Les exemples (criards !) viennent de l’intérieur de l’ARP.
A ce jour, d’abord, personne ne nous explique pourquoi Qalb Touness y a offert à Rached Ghannouchi le fauteuil de président? Lors de la campagne, pourtant, les deux partis juraient de leur «Détestation» réciproque. De plus, Nabil Karoui avait été jeté en taule, simplement empêché de concourir au poste de chef de l’Etat. Mieux : Ennahdha et Qalb s’associent aujourd’hui pour former un gouvernement. Virages à 160 degrés. Si tout le monde garde ainsi le silence, s’abstient de toute réponse, cela voudra-t-il dire que les élus disposent comme bon leur semble de leur mandat ? Que, passé le dépôt des bulletins, les électeurs ne sont plus en mesure(en droit ?) d’opérer le moindre contrôle ? Que la démocratie, notre jeune démocratie, n’est effective que sur le papier ?
Nul ne nous souffle mot, non plus, sur les «retrouvailles»hier absolument écartées, entre le courant démocratique et «Tahya Touness». Ni sur les raisons du rapprochement subit entre Youssef Chahed et Kais Saied. Il n’y a pas, en fait, que «rupture»entre électeurs et élus, il y a qu’une «gente politique» décide, seule, de ce qui doit en être du pouvoir.
La visite de Erdogan, enfin. On n’en sait rien encore. Pratiquement rien. Nos confrères parlent d’un «défaut de communication». C’est peu dire. Erdogan a débarqué à Tunis sans aviser. On ne nous dit pas pourquoi cette «liberté prise» n’a pas provoqué de réaction de la part des autorités.
Plus grave : Erdogan a disserté, seul, sur le dossier libyen, impliquant la position tunisienne. Question sans réponse encore : pourquoi n’y a-t-il pas eu de réplique immédiate de la part du président Kais Saied ? Pourquoi a-t-on attendu 48 heures avant d’avoir droit à un démenti ?
Ni «légèreté politicienne», ni défaut de communication, «recourir» au silence dans ce genre de situation est toujours objet de suspicion. Et prolonger le silence, c’est craindre la réponse. C’est, d’une façon ou d’une autre, vouloir taire la vérité.

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