Un ébranlement, que la disparition subite de Slah Maaoui. Pour les gens de La Presse, a fortiori. Pour les anciens, en particulier. Ceux de «l’après-Smadja», dont nous fîmes partie à nos débuts.
Un ébranlement ? Un terrible coup du sort.
Que rien, d’abord, ne laissait soupçonner. Ni âge. Ni «pépin». La belle soixantaine active : Si Slah nous a été ravi tôt, très tôt.
De si belles choses nous rapprochaient, ensuite, du défunt. Tous, que l’on sache, dans ce métier.

Slah Maoui a été, tour à tour, rédacteur en chef puis directeur de La Presse, patron de la télévision nationale et président de «l’Asbu». Toute une carrière, ou presque, consacrée aux médias. Au journalisme et aux journalistes, en premier… C’était sa passion. C’était son ambition. C’était son obsession. Nul n’oublie à La Presse les réalisations des années quatre-vingt, les spéciales et les rubriques nouvelles, l’augmentation des personnels et des revenus, le lancement du Magazine, d’Essahafa et de «presse soir». A L’Ertt, de même, c’était la période des grandes variétés et des grandes «Culturelles». Le régime de Ben Ali se méfiait, sans doute, de la culture, mais le passage de Slah Maaoui a compensé courageusement le manque, on le sait.
Personnellement, je suis redevable de tout un parcours à Si Slah. C’est lui qui m’a «ramené au bercail», fin 86, en me confiant l’équipe du Magazine. Je «voguais», alors, entre la revue «Dialogue» et le quotidien «L’Action». «Retourne donc à tes origines !», m’avait-il crié.

Ce que je fis et ne regrettai guère. Paix à son âme, il m’apportait constamment son soutien.
Je garde aussi souvenir et reconnaissance de son appui du temps de la télévision.
A l’époque, la tâche de critique musical n’était pas évidente. Si Slah, lui vouait, au contraire, tout le respect. Je pus, ainsi, participer à de nombreuses émissions. Quelques collègues, homologues, aussi. La décennie 80 a été, selon les experts, une décennie de renaissance pour la chanson tunisienne. Les publications du magazine La Presse et les nouveaux programmes de la télévision sous Slah Maaoui y ont sûrement contribué.
Le travail accompli à l’Asbu fut de la même étoffe. En témoignent les deux élections successives et l’insistance de toutes les chaînes arabes à prolonger le mandat.
Dieu vous bénit si Slah, à vous, reconnaissants !

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