Khaled Mouelhi (ancien international) : «Mieux vaut miser sur le vivier»

«Pour le principe, quand on recrute un footballeur étranger, il doit avoir un meilleur niveau que les joueurs locaux évoluant au club, particulièrement dans le poste pour lequel il a été embauché. De surcroît, un footballeur étranger est censé apporter une plus-value pour son équipe et, par là même, améliorer le niveau de la compétition locale.

Or, la plupart de nos clubs puisent dans le marché de l’Afrique subsaharienne car cela leur revient moins cher et, de ce fait, les joueurs africains qui ont débarqué dans notre championnat ces dernières années ne sont pas, pour la plupart d’entre eux, aussi valeureux qu’ils devaient l’être.

Il y a, bien entendu, des exceptions. Je citerais Fousseiny Coulibaly et Franck Kom. Pourtant, quand ces deux joueurs ont été recrutés, ils n’étaient pas internationaux, ce qui nous amène à parler de la condition imposée par la FTF, à savoir d’être international ayant au moins dix sélections.

A mon humble avis, ce critère ne peut être tenu en compte que si on prend en considération seulement la saison qui précède le recrutement. Car le niveau d’un joueur peut régresser au bout de deux ou trois saisons. A quoi bon sert de recruter un international s’il traverse un passage à vide ? Ceci explique entre autres pourquoi nous nous trouvons dans notre championnat avec des joueurs ordinaires alors qu’ils sont recrutés en tant qu’internationaux ayant à leur actif les dix sélections requises.

Si les dirigeants de nos clubs veulent réussir leurs recrutements à l’avenir, ils doivent prendre en compte la nouvelle réalité du marché des transferts des joueurs en Afrique. Nos clubs sont concurrencés par leurs homologues algériens, marocains et égyptiens qui sont beaucoup plus solides sur le plan financier. Je dirais même qu’au niveau financier, nous ne jouons pas dans la même catégorie que nos voisins.

Il faut savoir aussi que les meilleurs éléments sont pris par les clubs européens qui disposent de cellules de recrutement, outre le fait qu’ils ont installé leurs propres académies sur le continent africain. Pour cette raison, je conseille les dirigeants de nos clubs d’instaurer une véritable politique de recrutement en commençant par créer des cellules de recrutement sur des bases solides.

Mon idée est de se focaliser plutôt sur les talents en herbe, en ciblant les footballeurs africains dans les catégories jeunes. Il vaut mieux investir dans un jeune talent et le former que de recruter un sénior à coup de millions de dinars avec le risque de se trouver avec un joueur plutôt ordinaire.

Pour finir, si nos clubs continuent à ignorer la nouvelle réalité du marché des transferts en Afrique et sans cellules de recrutement, nous risquons de voir encore débarquer dans notre championnat des joueurs tout juste moyens».

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