«Certaines personnes pensent que partager des cérémonies et des dîners avec nos forces militaires et de sécurité est un prétexte pour mettre en place des stratagèmes auxquels elles pensent. Car elles ont vécu dans les illusions, les errements et les rêves et évaluent tout selon leurs propres normes, sans parler de leur hypocrisie, des mensonges et calomnies qu’elles colportent»
Le Président de la République a tenu, lors de sa visite à l’Académie militaire de Fondok Jedid à Nabeul, à répondre à ses détracteurs qui n’en finissent pas avec leurs «diatribes» à son égard.
Il faut dire que compte tenu de l’hégémonisme criard de certaines coalitions politiques qui dénotent une volonté pernicieuse de phagocyter toute tentative visant à rééquilibrer un paysage politique sclérosé, les dernières déclarations du Président sonnent comme une mise en garde. L’appel au respect de la constitutionnalité des textes de loi est sciemment transformé en un appel au chaos par des politiciens en herbe.
Au demeurant, Kaïs Saïed ne fait que répondre du tac au tac à ses détracteurs qui s’inquiètent de ses multiples sorties et omettent qu’il est le président du Conseil de sécurité nationale, outre qu’il est, au titre de l’article 41 de la Constitution, le garant de «l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect de la Constitution et des lois». Lors de son discours à l’Académie militaire, il a tenu à calmer les esprits, répondre aux interprétations tendancieuses, sans oublier d’adresser un message fort aux «hypocrites, ceux qui ont la maladie dans le cœur».
«Certaines personnes pensent que partager des cérémonies et des dîners avec nos forces militaires et de sécurité est un prétexte pour mettre en place des stratagèmes auxquels elles pensent. Car elles ont vécu dans les illusions, les errements et les rêves et évaluent tout selon leurs propres normes, sans parler de leur hypocrisie, des mensonges et calomnies qu’elles colportent», martèle Kaïs Saïed lors de son discours, tout en rappelant «son attachement indéfectible à la légitimité» et sa référence à la loi en dépit de «ses imperfections et lacunes».
Pour mettre fin à la polémique soulevée par certains politiques en herbe, il apporte une réponse frontale bien claire : «Nous n’avons pas été et ne serons jamais les partisans du chaos, ni les adversaires de la légalité», mais tend à mettre en garde que c’est «le droit de toute personne d’exiger que les lois dans ses différentes normes juridiques soient conformes à la légitimité populaire».
L’union sacrée ne s’accomplira qu’en dehors des calculs partisans et lorsque la Constitution ne sera pas bafouée, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui quand on voit le projet d’amendement du règlement intérieur du pays adopté le 6 mai dernier et qui piétine les droits des députés mais qui risque fort de ne pas passer en raison de son inconstitutionnalité flagrante, comme l’ont justement signalé Kaïs Saïed et d’autres constitutionnalistes de grosse pointure dans le pays.
Inébranlable dans sa démarche, et se posant en porte-voix du peuple, Kaïs Saïed vient de tacler encore une fois certains représentants des partis politiques propulsés au pouvoir «grâce à un mode de scrutin proportionnel plurinominal optant pour les plus forts reste ».
«De la façon dont est réglé le suffrage dépend la perte ou le salut de l’Etat». L’allusion à la déclaration de Montesquieu dans le discours de Kaïs Saïed est on ne peut plus claire. «La légalité ne sera une manifestation complète de la légitimité que si elle exprime la volonté du souverain, la volonté de la majorité du peuple qui a revendiqué en décembre 2010 et janvier 2011 la justice, la liberté et la dignité». Tout est dit à travers ces mots, mais Kaïs Saïed insiste encore en rappelant que «malheureusement, certains se complaisent dans l’ignorance».
Lors de sa visite à Kébili le 11 mai dernier, le Chef de l’Etat avait, rappelons-le, critiqué le projet d’amendement du règlement intérieur de l’ARP et l’a jugé anticonstitutionnel, soulignant à cette occasion que «la vérité, c’est lorsque le peuple est capable de s’exprimer librement. C’est quand il a la possibilité de retirer sa confiance à celui qui l’a trahi». Des députés d’une certaine coalition se sont sentis visés et ont riposté par des propos «saugrenus».
Liberte
18 mai 2020 à 11:20
Ce genre d’image ne rassure pas du tout, entouré de militaires pourquoi ? Il a peur d’un coup d’état d’un soulèvement ? Les militaires ont les moyens de le faire avec ou sans force. L’état de grâce c’est fini et aujourd’hui c’est donnant donnant ou plutôt gagnant gagnant.
Maghzaoui
18 mai 2020 à 16:24
Monsieur le Président élu, peut déjà commencer par tenir une promesse simple, concernant la création du tribunal constitutionnel , il ne faut pas attendre trop longtemps et éviter d’imiter Béji Caïd Essebsi ,c’est à dire ne rien faire !
Mohamed JGUIRIM
19 mai 2020 à 07:18
Ceux qui contestent les sorties et les déclarations piquantes mais parfaitement sages de notre cher président représentent les brebis galeuses de la sphère politique tunisienne. S’ils sont loyaux et droits et de vrais patriotes ils auront applaudi ces sorties et ces déclarations. Leur réaction manifestement irrationnelle prouve qu’ils ne sont pas pour une bonne application des lois mais se plaisent dans l’injustice et l’impunité dont ils profitent. Bravo Monsieur le président vous êtes sur le bon chemin. RABBI MAAK