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Monastir: deux tortues marines relâchées dans leur milieu naturel

L’équipe de l’Institut National des Sciences et des Technologies de la Mer (INTSM) et du projet « COMMON » de traitement des déchets marins en Méditerranée relâchent, ce jeudi, deux tortues marines (Caretta Caretta) à Monastir.

Menée en collaboration avec le Centre de sauvetage des tortues de mer de l’INTSM, cette action s’inscrit dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la tortue, le 23 mai de chaque année.
« Cette action promeut la connaissance et le respect des tortues auprès de l’opinion publique et encourage les initiatives qui visent à protéger et conserver les tortues marines », a indiqué Sana Ben Ismail, chef de projet COMMON à l’INTSM.

La Tunisie compte trois espèces de tortues marines dont la caouanne « Caretta Caretta » (espèce commune en Tunisie, appelée aussi en Tunisie Fakroun Bhar ou Gley à Sfax), la tortue verte Chelonia mydas (rarement signalée) et la tortue luth Dermochelys coriacea (régulièrement observée), selon les données fournies par le projet COMMON qui est un projet Financé par l’Union européenne.
Les tortures marines sont exposées à diverses menaces dont la pollution lumineuse qui les désoriente, aux changements climatiques (montée des eaux, altération du régime des courants, etc.), aux collisions avec les bateaux et à l’urbanisation et la destruction des plages de ponte.

Le plastique, une menace mortelle pour les tortues
Par ailleurs, les déchets plastiques qui représentent plus de 95% des déchets marins méditerranéens, selon le projet COMMON, demeurent l’une des principales menaces qui pèse le plus sur les tortues marine vivant en méditerranée.

En effet, les tortues marines peuvent confondre le plastique flottant dans l’eau avec les organismes dont elles se nourrissent, et une fois ingéré, le plastique peut donner un sentiment de satiété et bloquer l’instinct de l’alimentation en provoquant une malnutrition, des blocages intestinaux ou une suffocation.

Parfois, l’ingestion de plastique peut causer des problèmes de flottabilité, empêchant les animaux de plonger pour se nourrir. Ou, il peut arriver que certains spécimens restent piégés dans les déchets sous la forme d’une ficelle ou dans des filets en nylon qui, lorsqu’ils ne causent pas la mort, peuvent toujours causer des blessures ou des déformations.
Selon Legambiente, une ONG environnementale italienne, il y a chaque année en Méditerranée plus de 130 000 tortues marines Caretta caretta qui restent victimes de captures accidentelles pendant les opérations de pêche professionnelles normales. De ce nombre, environ 70 000 prennent des hameçons utilisés pour la pêche à l’espadon, plus de 40 000 restent piégés dans les chaluts de fond et environ 23 000 dans les filets maillants.

D’après les estimations du projet COMMON, plus de 62 millions de débris flottent à la surface de la mer Méditerranée, mais ce n’est que la pointe de l’iceberg : la plupart des déchets marins sont cachés dans les fonds marins.

Outre la pollution plastique, les tortues marines sont confrontées aux pratiques de commerce illégal, une pratique qui reste répandue en Tunisie. En effet, l’Instance nationale de lutte contre la corruption avait été alertée, le 25 avril dernier, concernant des pratiques de commerce de tortue de mer à Sfax.

D’après Wassim Amdrous, coordinateur d’un programme de communication sur la conservation des tortues marines en Tunisie auprès du Fonds Mondial pour la Nature (WWF), certaines habitudes de consommation de la chair de la tortue marine et son utilisation dans la médecine traditionnelle, existent toujours en Tunisie, en particulier dans les Iles Kerkennah.
Son organisation œuvre à « atteindre un état de conservation favorable des espèces de tortues marines en Méditerranée, avec une protection accrue en Tunisie, du fait de sa position géographique stratégique en tant qu’habitat pour ces espèces « .

En Tunisie, les tortues marines est une espèce protégée par la loi sur la protection des cétacés (loi n° 94-13 du 31 juillet 1994) ainsi que par le décret du Ministère de l’Agriculture, du 28 septembre 1995, régularisant la pratique des activités de pêche.

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