Révélation de la composition du gouvernement Mechichi : Et si le suspense était prémédité ?

• On se demande pourquoi Mechichi fait perdurer le suspense avant de révéler la composition de son équipe ministérielle d’autant plus que la liste a été soumise à Chaouki Tabib pour une enquête de moralité
• Et les réponses pronostics de pleuvoir. Ce suspense dont personne ne peut prétendre connaître l’épilogue est-il, en réalité, prémédité en vue de répondre à certains arrangements de dernière minute ?

S’achemine-t-on finalement vers un gouvernement formé de «compétences totalement indépendantes de toutes les formations politiques», y compris celles s’autoproclamant partis porte-parole officieux du Président Kaïs Saïed, en l’occurrence Achaâb et Attayar, les partis «symboles de la propreté et de l’éradication de la corruption», comme le professent à longueur de journée Mohamed Abbou, Zouheïr Maghzaoui, Hichem Ajbouni et Haykel Mekki ?

Et ce gouvernement libéré «de toute présence partisane, c’est-à-dire qu’il ne comprendra aucune personnalité sur laquelle on pourrait sentir l’odeur ou la présomption d’une appartenance lointaine ou insignifiante à une quelconque formation politique même née après les élections législatives ou présidentielle de fin 2019, aura la charge de mettre en application un programme socioéconomique à l’élaboration duquel devraient contribuer les partis politiques et les coalitions parlementaires qui ont accepté de poursuivre les concertations avec Mechichi, de lui proposer leurs approches économiques et sociales (le Parti destourien libre n’a pas manqué de lui soumettre une copie de son programme électoral lui accordant l’initiative d’y choisir ce que bon lui semble) et de cautionner ou soutenir le jour J les choix économiques et sociaux du prochain gouvernement, tout en annonçant leur acceptation de ne pas y prendre part et tout en se mobilisant dans le but de convaincre leurs bases que l’étape actuelle recommande, de la part des partis représentés au Parlement, l’aval d’une équipe ministérielle dont les membres sont choisis exclusivement par le Chef du gouvernement désigné, bénis par le Président Kaïs Saïed, «blanchis» par Chaouki Tabib qui devrait leur accorder leur attestation de bons citoyens et enfin obtenant la confiance de députés qui pour leur part vont faire leur connaissance le jour du vote en ayant la consigne de les avaliser, au risque de perdre leurs fauteuils au palais du Bardo au cas où ils essayeraient de faire montre de leur capacité de juger par eux-mêmes de la compétence et de «la propreté financière» de ces ministres que Mechichi a déjà choisis mais attend toujours le moment qu’il considère comme le plus opportun pour révéler leur identité.

Et les politologues, les observateurs, les politiciens et aussi les sources se disant proches de Mechichi et aussi bien informées auprès des partis comme Ennahdha qu’on présente toujours comme étant influent et déterminant dans le choix des ministres du prochain gouvernement, même si au niveau de Dar Dhiafa on assure que le parti de Montplaisir est traité comme tous les autres, de rivaliser en pronostics sur la journée que va choisir Mechichi pour soumettre différentes listes qu’ils disent comprendre au moins à raison de 90% les noms qui sont déjà soumis à Chaouki Tabib et, enfin, de sonner une mobilisation générale qui ne donne pas l’impression d’intéresser beaucoup les Tunisiens qui ont d’autres priorités en cette période de chaleur suffocante, de retour menaçant du Covid-19 et de préparatifs de la rentrée scolaire et universitaire 2020-2021.

En somme et pour être plus clair, est-il possible de penser que Mechichi attend pour livrer sa copie que Chaouki Tabib lui délivre le fameux sésame de «propreté ou d’innocence» de ses poulains ou qu’il offre encore l’opportunité aux nahdhaouis de changer d’avis et de s’aligner sur les autres qui ont promis leur soutien au gouvernement de compétences indépendantes, et ce, à la faveur de la réunion, ce week-end, du Conseil de la choura d’Ennahdha en vue de fixer définitivement la position du parti quant aux choix de Mechichi et quant au vote de confiance ou de méfiance à accorder à son gouvernement.

2 Commentaires

  1. Sherlock Homss

    23/08/2020 à 18:18

    À force de tergiverser, on va finir par voir entre-temps nos voisins lybien faire la paix, élire un parlement, un président, voter une constitution, reconstruire le pays, reprendre les investissements etc. etc.
    Et nous on en sera encore à se chamailler, à dissoudre successivement chambres après gouvernements et après chambre et à tourner en rond, comme nous le faisons depuis un certain 14 Janvier 2011.

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  2. kamel Chaabouni

    24/08/2020 à 10:37

    Une démocratie qui ne donne pas le droit réel et effectif à l’expression, à la gestion, et au contrôle des institutions politiques, administratives et financières d’un pays à ses citoyens n’est pas une vraie démocratie c’est un semblant de démocratie.

    Une vraie démocratie permettrait à n’importe quel citoyen qui se sont apte à diriger un ministère de se porter candidat.
    Les ministres composant le gouvernement serait ainsi choisis par élection un à un, par la majorité des députés de l’Assemblée des Représentants du Peuple sur la base des candidatures des citoyens.

    L’Assemblée des Représentants du peuple elle-même ne devrait pas être composée de députés élus mais de députés choisis par tirage au sort. Cela permettrait à n’importe quel citoyen qui remplit certaines conditions relative à l’âge et aux antécédents judiciaires de se porter candidat au tirage au sort.

    Le tirage au sort des députés mettra fin aux magouilles des partis politiques Le rôle de ceux-ci dans la société devrait se réduire à l’enrichissement par les idées et à la formation politique des citoyens.

    kamelchaabouni@yahoo.fr

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