Malgré une situation sanitaire très préoccupante et très difficile pour tout le monde, on constate, aujourd’hui, une passivité, une indolence, une inaction…qu’ elles soient de la part des citoyens, des jeunes ou de la société civile… A qui la faute ?
Lors de la première vague du coronavirus, la Tunisie a réussi à maîtriser la situation épidémiologique grâce aux efforts déployés par les autorités concernées, qui ont pris les mesures nécessaires à temps avec des décisions rapides et claires. Une initiative à saluer à sa juste valeur dans le combat contre cet ennemi invisible pendant cette période.
Cependant, la situation sanitaire serait très compliquée et d’autres scénarios seraient aussi bien envisageables si la société civile, les bénévoles et les jeunes n’avaient pas contribué, chacun à son niveau, à la prévention contre la propagation de ce virus. Ces derniers ont joué un rôle crucial dans la riposte à la pandémie liée à la Covid-19.
Une société civile co-décisionnelle
En effet, pendant des semaines et dans toutes les phases de la pandémie, les actions et les initiatives ont été multipliées par la société civile, les bénévoles et les jeunes qui ont servi d’intermédiaires entre les villageois, les autorités sanitaires et les municipalités, afin de relayer les informations médicales et les consignes des médecins, s’assurer de l’application des règles de prévention, organiser des campagnes de sensibilisation, poursuivre les campagnes de contrôle des espaces publics et privés…Toutes ces actions et autres, malgré un manque récurent et cruel de moyens financiers,ont été menées à bien.
Pendant cette même période, une autre action pour lutter contre le coronavirus est venue traduire un élan de solidarité qui n’est pas étranger aux Tunisiens. Un grand groupe, reflétant le bon exemple de solidarité au sein de la société tunisienne, a été créé depuis mars 2020 sur le réseau social Facebook afin de réunir les bénévoles contre cette pandémie.
«Bénévoles contre le Coronavirus» est un groupe public de bénévoles dont le nombre ne cesse d’augmenter d’un jour à l’autre. Il est dédié à la collaboration citoyenne afin de lutter contre la propagation du Covid-19, à travers tous les moyens possibles.
Soutien aux efforts des équipes médicales
Les membres du groupe ont la possibilité d’échanger les conseils, suggérer certaines recommandations, participer à des campagnes de sensibilisation, apporter le soutien nécessaire aux efforts des équipes médicales évoluant sur le terrain…
C’était un véritable élan de solidarité où plusieurs citoyens se sont inscrits dans cette initiative avec beaucoup de volonté et d’enthousiasme. Ce groupe n’est qu’un exemple, parmi beaucoup d’autres.
On se rappelle aussi des initiatives lancées par des start-up tunisiennes, le robot PGuard qui a été installé sur l’avenue Habib-Bourguiba à Tunis pour faire respecter le confinement aux Tunisiens, le robot Veasense qui assure la télémédecine, la téléprésence et la surveillance continue des personnes isolées, atteintes de coronavirus, la fabrication des visières imprimées en 3D pour aider les soignants… Tout au long de cette période historique, les jeunes Tunisiens n’ ont cessé de nous surprendre avec des idées innovantes et surprenantes.
De nombreuses initiatives ont émergé spontanément pour lutter contre le coronavirus et chaque jour on découvre le potentiel caché de ces jeunes avec des solutions qui viennent de partout et souvent de là où on ne les attend pas. Ainsi, bénévolat et citoyenneté étaient le maître des mots pendant cette période historique, durant laquelle on a gagné le pari.
Qu’est-ce qui a changé
depuis ?
Aujourd’hui, l’épidémie a repris avec une accélération époustouflante. Mercredi 2 septembre 2020 à 10h00, le pays compte 3.963 cas positifs de Covid-19 et 80 victimes décédées. Selon les statistiques publiées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Tunisie se classe 119ème sur un total de 188 pays touchés par le coronavirus, dans le monde entier.
Malgré cette situation très préoccupante et très difficile pour tout le monde, on constate une passivité, une indolence, une inaction… qu’ elles soient de la part des citoyens, des jeunes ou de la société civile…
Même les commissions régionales de lutte contre le coronavirus, qui ont été créées pour limiter la propagation de la pandémie, brillent par leur absence à l’heure où le pays fait face à une deuxième vague, dans un contexte politique agité et incertain, marqué par la mise en place d’un nouveau gouvernement.
Pis encore, à quelques jours de la rentrée scolaire, prévue pour le 15 septembre, la Tunisie fait face à une seconde vague de l’épidémie provoquée par ce nouveau locataire de la planète Terre qui a mis à nu les défaillances de la santé publique, notamment dans les villes fortement touchées par le coronavirus à l’instar d’ El Hamma, Kairouan, Le Kef…
Faire partie de la solution
Mais cette fois-ci, c’est la santé de nos enfants qui est en jeu et il n’y a pas de place à l’erreur ni à faire marche-arrière. Chacun de nous doit comprendre que la santé est prioritaire et prendre les précautions nécessaires, tirer la leçon de ce que nous avons vécu pendant la période de confinement, faire partie de la solution et s’impliquer pour la réussite de mesures et des efforts de lutte contre la propagation du coronavirus…Tout cela afin d’éviter le pire à l’heure où la pandémie reprend de plus belle dans plusieurs régions.
Ainsi, citoyens, société civile, jeunes, hommes, femmes, associations, commissions régionales…doivent unir leurs efforts et marcher main dans la main pour assurer l’application des règles de prévention et le respect des mesures décidées par les autorités dans toutes les phases de la pandémie afin de faire face à la recrudescence du coronavirus et freiner, par la suite, sa propagation dans le pays. Si on l’a fait une fois, on peut le refaire. Maintenant, c’est à nous de faire réussir ou échouer ce pari.