Télécritique : «Savourer ‘‘le congé’’ politique ramadanesque !»

Le téléspectateur tunisien, tant sur le sol du pays que sous d’autres cieux nuageux ou exagérément ensoleillés, a beaucoup attendu les menus ramadanesques, annoncés par les diverses chaînes d’être prometteurs, variés, riches et bien fournis, pour meubler agréablement leurs soirées, après s’être délestés de leurs menus et leurs plateaux culinaires, voulus simples et digestes par certains et complexes et abondants pour d’autres.
Préférant s’inspirer de messieurs dames ès qualités, leur disant bonjour et bon appétit à travers des vidéos d’Internet et des émissions culinaires, diffusées des quatre points cardinaux de la planète terre…

Il n’en est pas encore temps
Etant entendu que les décalages horaires nous astreignent à nous contenter des menus locaux, télévisés. Parmi les avantages du mois saint, c’est que toutes les chaînes nous accordent une période de répit et de congé, 30 sur 30 et 7 sur 7 des plateaux politiques télévisés, nous ayant tant cassé la tête et les pieds.
Pour le moment, le temps n’est pas encore à l’évaluation. Puisqu’il faudrait tout voir, revoir et comparer pour dire nos mots bien fondés, avec lucidité et dans la sérénité.

La caméra cachée se fait rare
Tout ce qu’on peut dire d’ores et déjà, c’est que cette année, on s’est accordé à rompre avec la tradition si bien appréciée d’ouvrir nos soirées télévisées avec les amusantes caméras cachées. Et même les rares chaînes privées, ayant tenté de timides essais, devaient passer à côté, ne parvenant guère à nous arracher le rire ou le sourire.
Ne parlons pas du fou rire dont on s’est vu privé depuis que les «pères» des mauvais tours nous ont fait de sales tours en nous disant au revoir et merci ! Depuis, nul n’a pu et su nous faire mourir de rire, après Raouf Kouka, Mohamed El Ouni, Abdelhamid Gayas, pour ne citer que ceux-ci.

La hantise de la dégringolade !
Ceci sans oublier la sitcom «Choufli hal» qui a tant ravi, marré et séduit toutes couches sociales confondues. Et on se demande pourquoi, le maître du chef-d’œuvre Hatem Belhaj s’est arrêté en si bon chemin et n’a pas réédité un tel exploit? Se contentant de faire presque de la figuration de chroniqueur au sein d’une orpheline émission. S’agissant sincèrement d’un rôle qui ne devrait pas être le sien. Et ce à croire que, le héros de la meilleure sitcom de tous les temps ayant réuni les meilleurs acteurs et les meilleurs ingrédients, aurait été hanté de ne jamais pouvoir atteindre un si haut niveau et se montrer moins grand et moins brillant. Car, ne dit-on pas, que atteindre le sommet serait facile. Mais y demeurer serait difficile ?

Tel Chetali
Le cas du bel ami Hatem me rappelle un autre, comparable. Il s’agit du cas de la grande figure footballistique Abdelmajid Chetali, qui, après le coup d’éclat sans précédent et l’épopée de l’Argentine (Coupe du Monde 1978), l’entraîneur, ayant tant fait notre fierté en tant que joueur national, a tôt fait de remettre le tablier, déclinant une infinité d’offres alléchantes et des contrats juteux pour qu’aucune autre image ne «chahute» et n’altère celle du superbe exploit argentin.

Diarrhée… et overdose !
Cela dit, l’idée et l’impression que Hatem Belhaj aurait cherché à pérenniser dans l’imaginaire du téléspectateur auraient été, sincèrement dit, peut-être gâchées par les mille et une répétitions, consacrées à ce feuilleton.
Qui, au fil du temps et des années, est devenu lassant et exaspérant ! Et Hatem et compagnie auraient pu et même dû arrêter, à temps, cette «diarrhée» et cette «overdose» qui finiront par «massacrer» et «tuer» un chef-d’œuvre qu’on n’a cessé de programmer, dès lors qu’on est à court d’œuvres.

Une première de la tragi-comédie en primetime
Ce dont on n’a pas l’habitude dans nos programmes télévisés ramadanesques, c’est de rompre en prime time avec sketches, légers et amusants. Notre première chaîne publique a pris l’initiative de programmer une série tragi-comique, baptisée «Zanket El Bacha» où l’on voit défiler devant nous de grands noms, tels que Kamel Touati, El Bahri, Fayçal Bezzine, etc. L’on y a vu le retour de Dorsaf Mamlouk, qui a longtemps fui les caméras en constatant la participation d’un certain nombre de figures ayant fait la célébrité de «Choufli hal», on pensait que le jeune réalisateur Néjib Mnasria y misait, à la manière d’une sitcom de Hatem Belhaj sur le comique des mots et de situations, surtout pour provoquer le fou rire. «Mais ce n’est pas du tout le cas, nous précise le réalisateur. J’ai cherché à travers cette série de vingt épisodes à faire passer des messages sérieux et traiter des sujets d’actualité brûlante avec un certain humour, parfois noir. Le scénario écrit par Mme Samira Bouamoud, professeur de théâtre, a été, au préalable, réexaminé par toute l’équipe, dont principalement Kamel Touati». A la question de savoir principalement la différence entre les sitcoms et la série, notre interlocuteur nous apprend que les premières se produisent dans un espace fermé. A la différence de la série qui est réalisée dans un espace ouvert.

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