LA pandémie de coronavirus survenue au début de l’année 2020 aura changé le monde comme aucune autre depuis une génération au moins, peut-être depuis la Seconde Guerre mondiale. En effet, confinement, gestes barrières et distanciation sociale, ces expressions font désormais partie de notre quotidien. Le Covid-19 est partout, littéralement, sa propagation et son impact sur les populations de toutes les régions du monde ont conduit à une crise mondiale d’une portée et d’une proportion sans précédent. D’ailleurs, on aborde 2021 avec des trémolos dans la voix. En effet, les derniers chiffres du ministère de la Santé font état de 2.414 nouvelles contaminations par le coronavirus enregistrées le 29 décembre dernier.
Il s’agit du bilan quotidien le plus élevé depuis le début de la pandémie en Tunisie, a fait savoir la même source, ajoutant que 50 nouveaux décès ont été recensés à la même date, portant à 4.620 le nombre des victimes du virus.
Alors que plusieurs pays ont déjà entamé les opérations de vaccination à large échelle de leurs populations, on nous promet que le vaccin sera disponible en Tunisie durant le deuxième trimestre 2021. Pour nous rassurer, le gouvernement, qui n’est pas parvenu jusque-là à réussir la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, veut nous faire avaler la couleuvre en arguant d’une probable « stratégie nationale » qui sera mise en place début 2021 pour organiser l’opération de vaccination anti-Covid.
Certes, la Tunisie a signé des accords avec deux laboratoires internationaux pour l’acquisition de ce vaccin et est en contact permanent avec d’autres à travers le monde, mais aucun motif convaincant n’a été fourni pour expliquer pourquoi nous n’avons pas pris nos dispositions à l’avance pour nous procurer dans les temps impartis cet antivirus qui peut sauver des vies.
Ce n’est certes pas le manque de moyens financiers qui explique cette défaillance gouvernementale en matière de santé publique. Les Tunisiens étaient disposés à payer le prix du vaccin. Ils n’ont pas demandé la gratuité. Mais plutôt la disponibilité. C’est la responsabilité de l’Etat de tout faire pour sauver les vies humaines. Et chaque mort par coronavirus qui n’a pu être sauvé pour manque de lits de réanimation, de prise en charge ou faute de vaccin restera sur la conscience des responsables et décideurs politiques. C’est à eux d’expliquer aux familles des défunts pourquoi leurs proches sont décédés alors qu’ils pouvaient être sauvés.