Attendus avec impatience, les soldes constituent, aux yeux de certains commerçants, une occasion pour dynamiser les ventes. Cette année, les soldes d’hiver ont été spéciaux à cause de la pandémie de Covid-19. Le top départ de la course aux bonnes affaires hier a été assez très timide.

Lorsqu’on observe le comportement des acheteurs, qui tournent les mains vides  et rarement les bras chargés, on comprend qu’on est loin de la fièvre acheteuse et de l’euphorie commerciale. Les galeries et les rayons de magasins étaient déserts vers midi. Les vendeurs se tournent les pouces en attendant qu’un client veuille bien se présenter. Toutefois, au fil de la journée, et en début d’après midi davantage de monde se manifeste, particulièrement la gent féminine. Ce qui crée un contraste saisissant entre les boutiques de prêt-à-porter masculines et féminines. Bassem, agent de vente dans une boutique de prêt-à-porter homme fait part de son désenchantement. Il s’exprime partiellement sur un ton très amer : « Les affaires ne marchent pas, à cause de l’absence de clients et de la situation générale du pays. La pandémie de Covid-19 a crée un climat de conflit et de tension au sein des ménages à cause de la baisse du pouvoir d’achat. » Un sentiment morose émane des propos du vendeur qui s’inquiète de ne pas pouvoir écouler son stock d’habits et de vêtements malgré les rabais qu’il consent et malgré le versement des salaires  de la plupart des ménages le jour même du démarrage des soldes.

Même son de cloche chez d’autres commerciaux dont Wassim, chargé de la ligne pour homme, qui se morfond à cause de l’absence de clients: « Depuis le matin, personne n’a acheté aucun article. La caisse est vide et j’avais peur de mon boss. Je ne savais pas quoi faire ? »

De son côté, M. Hichem, père de trois enfants, rencontré à la sortie d’un centre commercial au centre-ville, a avoué  que  « plusieurs boutiques proposent des articles soldés, certes, mais qui restent hors de portée de la bourse des familles dont les revenus sont moyens, prenant en considération la gravité de la situation sanitaire ». Et d’ajouter : «Certes, on peut trouver des articles de bonne qualité dans des boutiques de prêt-à-porter et de chaussures,  toutefois la plupart de ces commerces vendent des articles contrefaits et de piètre qualité». 

Du côté des boutiques de chaussures, un magasin accorde  des réductions qui  ne dépassent pas les 40%. «Les prix affichés sur les étiquettes ne sont pas les mêmes à la caisse», estime une dame. «Je suis venue  pour acheter un pantalon pour ma fille. J’ai remarqué qu’il n’y a pas de réductions importantes sur les articles. A la caisse, il y a une remise qui ne dépasse pas les cinq dinars», indique-t-elle. 

La qualité, premier souci des acheteurs

Dans un autre centre commercial de la capitale, les anciens et les nouveaux prix sont affichés sur les articles. Le gérant a consenti des réductions importantes. A titre d’exemple, au lieu de 60 dinars, un pull est vendu à  40 dinars. A l’intérieur, les articles  soldés n’attirent pas la clientèle féminine présente dans le magasin qui lorgne plutôt la nouvelle collection non soldée. «J’espérais trouver des articles de la nouvelle collection soldés. Malheureusement, il n’y a pas eu de réduction sur ces articles. C’est dommage», regrette Aroua. Sauf que la réduction de 30% affichée sur certains articles n’est pas réelle. Car il ne s’agit pas d’une réduction sur le prix initial mais sur le dernier prix qui était affiché juste avant les soldes et qui est bien plus élevé que le prix initial.

 

Photo : Koutheir Khanchouch
Charger plus d'articles
Charger plus par Sabrine AHMED
Charger plus dans Actualités

Laisser un commentaire