Ils ont dit

Issam Ben Youssef, vice-président du Conseil d’affaires tuniso-africain, en charge des relations internationales

« Le dossier libyen contient de nombreux chevauchements internes et externes. Je veux rassurer tous les Tunisiens et les acteurs économiques en Tunisie que notre pays a une place très particulière en Libye. Les perspectives existent, il faut que les politiciens exploitent rapidement les opportunités afin de retrouver notre position historique avec ce pays. Il y a 10 ans le montant des échanges commerciaux entre la Tunisie et la Libye était de 3,5 milliards de dinars. Or, aujourd’hui, ces échanges n’ont pas atteint 500 millions de dinars. Le soutien politique que nous avons perdu, au cours de cette période ainsi que l’instabilité dont souffre le pays, nous ont fait oublier notre premier partenaire, en l’occurrence  la Libye. Je tiens à préciser que le 11 mars courant, une rencontre sera organisée entre hauts fonctionnaires ainsi que des hommes d’affaires des deux pays pour renouer les relations avec ce partenaire historique. La Tunisie doit saisir cette chance pour être parmi les pays qui opèrent actuellement sur le marché libyen. Je tiens également à souligner que le produit tunisien occupe toujours une place de choix en Libye. Il y a des projets qui se sont arrêtés après la révolution mais qui seront réactivés, après que les entreprises étrangères ont quitté la Libye. Les entreprises tunisiennes ont la priorité dans ce pays voisin. Déjà, il y a un grand projet dans une zone qui nous a été proposé. Ce projet a été engagé dans le cadre d’un partenariat entre une entreprise publique et une entreprise privée étrangère. Après la révolution, il s’est avéré que cette dernière a eu des problèmes et a dû quitter. Aujourd’hui nous négocions ce projet, qui est lié aux infrastructures, comme les routes et les égouts ».

Hakim Ben Hammouda, économiste et ancien ministre des Finances

« Face à la situation économique difficile que traverse la Tunisie, il faut absolument décréter l’état d’urgence économique. La situation économique est grave et elle va se détériorer davantage au cours de cette année. Il est nécessaire de décréter l’état d’urgence économique lorsqu’il y a une menace pour l’économie et la souveraineté nationale en termes de prise de décisions économiques. Les institutions de l’Etat sont en danger en raison des circonstances dans lesquelles se trouve le pays. Décréter l’état d’urgence économique nécessite des décisions courageuses et difficiles. Le gouvernement fait tout le contraire de ce qu’il faut faire. Là, je mets en garde contre un danger qui guette la sécurité économique et la souveraineté nationale et j’appelle à une réunion, dans les plus brefs délais, du Conseil de Sécurité Nationale pour étudier la possibilité de décréter l’état d’urgence économique ».

Hichem Elloumi, vice-président de l’Utica

« Le secteur bancaire soutient les entreprises dont la situation est stable et bonne en leur fournissant les prêts dont elles ont besoin. A contrario, les entreprises se trouvant dans une situation périlleuse ne jouissent pas de ce soutien et se retrouvent menacées de perdition. L’abaissement de la note souveraine de la Tunisie par Moody’s nuira au pays  fera un problème supplémentaire en plus de ceux déjà existant. La crise politique aggrave également les choses et nuit à l’économie. La nouvelle note de Moody’s rendra plus difficile le processus d’emprunt pour financer le budget de l’État et aura un impact négatif sur les transactions économiques. En effet, le rapport de confiance avec les investisseurs et les financiers sera fortement impacté. La crise politique dans laquelle se trouve le pays actuellement a une répercussion directe sur la confiance des investisseurs, en particulier les investisseurs étrangers. Cette crise a un impact négatif sur les décisions de développement de leurs projets, ainsi que sur la confiance des acteurs économiques tunisiens en raison de l’instabilité et de la vacance de certains ministères. Tous les secteurs sont devenus, aujourd’hui, des scènes de protestations, ce qui est à même de rendre les choses incontrôlables. Les résultats obtenus par tous les gouvernements successifs sont négatifs, car des réformes majeures n’ont pas été réalisées, le taux de croissance est négatif et le chômage augmente, et ce, en plus de la détérioration de la valeur du dinar. La Tunisie est en train de cumuler les retards quant à la relance de son économie ; la loi de relance de l’économie n’a pas encore été approuvée, l’absence de diplomatie tunisienne en Afrique est un danger… La solution au développement de l’économie tunisienne est de se tourner vers les pays africains en plus de l’Europe, notre partenaire historique ».

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