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Positivons !

«Challenge One» aura été une première dans le monde arabo-africain : c’est le premier satellite purement local (compétences tunisiennes issues des écoles tunisiennes) destiné à développer le concept de «l’internet des objets». Ce n’est pas, en revanche, une première dans le monde, ce n’est pas quelque chose d’inédit dans le domaine de l’aérospatiale. Nous en convenons, mais toutes proportions gardées, et au vu des moyens de notre petit pays, c’est extraordinaire, c’est même une grande performance qu’on peut commercialiser et qui peut constituer un point de départ, un tournant. Pourquoi dit-on cela ? Parce qu’une vague, pas innocente du tout, de démoralisation, de minimisation de cet événement s’est déclenchée une fois qu’on a annoncé l’envoi du satellite. D’abord, on a oublié de mettre en valeur l’importance de cette réalisation pour chercher à la dénigrer pour un retard qui peut se produire pour n’importe quelle opération de la sorte. Et puis on a cherché, avec beaucoup de haine et d’immoralité, à attaquer le propriétaire de la société tunisienne initiatrice de ce projet pour son appartenance politique. Sur divers plateaux où la médiocrité règne et où le discours fataliste et pessimiste ne laisse aucun espoir de rebond, on n’a pas voulu mettre en valeur ce moment rare, cet éclair dans la grisaille tunisienne. On ne comprend pas pourquoi il y a autant de culture du défaitisme et de la fatalité dans maints médias, sur les réseaux sociaux et dans l’attitude générale des Tunisiens. La situation est si délicate, oui, mais nous ne sommes pas les seuls à vivre cela surtout après la Covid. Les défaillances sont multiples, c’est sûr, mais dans la politique et la vie des peuples (l’histoire nous le dit), il y a toujours de ces événements, de ces moments qui permettent de se remettre sur pied. L’espoir et la motivation sont un incroyable moteur pour passer outre tous les maux et les crises les plus aiguës. Au lieu de valoriser l’exploit de jeunes chercheurs et cadres tunisiens, et partir de là pour sortir de cette sinistrose, on a tout fait pour atténuer l’enthousiasme des gens. Pour quelles raisons ? Ce n’est pas propre seulement à «Challenge One», cela concerne aussi les performances en science, en économie, en culture, en sport et dans tous les domaines où les Tunisiens brillent. Ce sont des performances oubliées, escamotées, et au meilleur des cas passées sous silence. C’est de la mauvaise communication politique dans un sens. C’est comme si plusieurs personnes et institutions n’aimaient pas que d’autres Tunisiens réussissent et sèment l’espoir. Des ondes positives, de l’espoir fondé, du rêve même bien communiqués, on en a besoin maintenant en ces temps moroses.

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