Crise de l’enseignement supérieur : Réaction tardive de l’Uget

L’Union générale des étudiants de Tunisie (tendance de gauche) essaye de réagir même si beaucoup jugent cette réaction trop tardive, sans effet, voire opportuniste. En tout cas, un communiqué vient d’être publié par ce syndicat étudiant dans lequel il rappelle, en gros, sa position face à la situation qui prévaut à l’Université et qui menace l’avenir de plusieurs milliers d’étudiants

Jusqu’à présent, la mobilisation des étudiants n’a pas été suffisante pour faire face à une situation de plus en plus grave en raison de l’attitude intransigeante du syndicat Ijaba. 

Alors que les dates fixées pour les examens de fin d’année approchent, ou ont déjà commencé pour certaines spécialités, le flou est total pour l’ensemble des étudiants dépendants des enseignants d’Ijaba.

En dépit de la prise de position timide et réservée de quelques parties, rien de concret n’apparaît à l’horizon concernant la résolution de cette crise qui prend une ampleur dramatique pour des milliers d’étudiants.

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, par le biais du Conseil des universités, réuni le 2 mai, a beau afficher sa volonté de parvenir à un dénouement de ce blocage, la réaction d’Ijaba est restée négative. Un préalable toute solution a été, en effet, mis sur la table. En somme, aucune issue ne peut être envisagée sans le versement des salaires des enseignants et l’application de l’accord du 7 juin 2018. Pour ce qui est du premier point, une source officielle avait assuré que le déblocage des salaires serait opérationnel au cours de la semaine écoulée. Cette tentative de dénouer la crise n’a pas abouti. Puisque les étudiants sont dans un désarroi total. Leurs parents, aussi, ne sachant trop quoi faire.

Car du côté officiel, du moins, tous les scénarios restent possibles. La détermination est manifeste de ne pas céder au chantage ou à la pression par l’utilisation d’un « bouclier humain » pour obtenir des avantages aussi légitimes soient-ils. 

Bien sûr, l’Ugtt à travers son représentant, la Fédération générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Fgesrs), n’a pas pu opérer une quelconque avancée. Ce syndicat continue à s’en prendre à Ijaba en lui refusant le droit de représenter le secteur et en le qualifiant de syndicat « anarchique ». Du point de vue efficacité, rien n’a été fait.

L’autre organisation estudiantine, l’Ugte (Union générale tunisienne des étudiants, courant islamiste), a choisi son camp, celui de l’attentisme et de la passivité.

De son côté, l’Union générale des étudiants de Tunisie, l’Uget, (tendance de gauche), essaye de réagir même si beaucoup jugent cette réaction trop tardive, sans effet, voire opportuniste.

En tout cas un communiqué vient d’être publié par ce syndicat étudiant dans lequel il rappelle, en gros, sa position face à la situation qui prévaut à l’Université et qui menace l’avenir de plusieurs milliers d’étudiants.

Au rythme où en sont les choses, on se dirige tout droit vers l’une des deux hypothèses suivantes : la première serait que les examens soient reportés au mois de juillet. D’ailleurs, des responsables de l’Uget ont rencontré le directeur de l’Office des œuvres universitaires du Nord pour tenir compte de l’éventualité de l’hébergement et de la restauration des étudiants dans le cas où cette hypothèse se transformerait en réalité. Quant à la seconde, elle consiste à réaliser les examens de fin d’année en septembre prochain si aucune solution n’est trouvée dans les tout prochains jours. 

C’est pourquoi, le communiqué de l’Uget s’en prend violemment à Ijaba en l’accusant de prendre les étudiants en otage et de chercher à porter préjudice à l’Université publique. Tout en imputant aux autorités le pourrissement de la situation, l’Uget accuse le groupe Ijaba d’y contribuer largement en poursuivant ce statu quo.

Son communiqué réitère la condamnation de la dernière agression à l’Université de Carthage et considère qu’elle est irresponsable et qu’elle n’est pas digne de l’espace universitaire ni de l’action syndicale. L’Uget rejette, également, ce mouvement qui méprise, selon elle, le devenir des étudiants ainsi que les publications provocatrices de Ijaba sur les réseaux sociaux.

A cet effet, le syndicat estudiantin se dit engagé à défendre les intérêts de ses affiliés jusqu’à la réalisation de ses objectifs. Parmi lesquels le fait de passer les différentes épreuves des examens de fin d’année dans des conditions normales et en dehors de tout chantage. La campagne « kilouna » (laissez-nous tranquilles) se poursuivra pour parvenir à imposer le point de vue de la majorité des étudiants.

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