Kairouan | Dîners d’iftar : Une manne pour les humbles

L’esprit de solidarité prend tout son sens au cours du mois saint.

La stratégie de promotion sociale se fonde dans notre pays sur des constantes essentielles tendant à garantir la justice sociale et à consolider l’esprit de solidarité nationale.On peut relever cette approche au cours de ce mois de Ramadan où la solidarité est très importante dans tout le pays. Dans le gouvernorat de Kairouan, à titre d’exemple, le charme inégalé du mois saint consiste à, d’une part, mêler le profane et le sacré, d’autre part, à renforcer le partage, l’hospitalité et la solidarité, surtout au moment de l’Iftar qui répand chaque soir son bonheur indicible au sein de tous les foyers.

En effet, les plus aisés viennent en aide aux plus nécessiteux en leur offrant des repas pour la rupture du jeûne. En outre, nombre d’associations de bienfaisance et d’ONG, dont les scouts, s’emploient à proposer des repas afin de les offrir, à domicile, aux citoyens démunis, sans oublier la distribution de couffins remplis de diverses denrées alimentaires.

Par ailleurs, la Commission régionale de solidarité sociale (Utss) et le Centre de protection des personnes âgées fournissent chaque jour des repas d’Iftar au profit de 335 personnes dont 45 à domicile car ne pouvant se déplacer.

Quant aux autres, ils viennent chercher leurs repas, vu l’impossibilité d’organiser des tables de fraternité comme les autres années, à cause de la pandémie de la Covid-19. Au total, une enveloppe de 60.000D a été consacrée à cet effet, étant donné que chaque repas d’Iftar comporte un sachet rempli de lait, de yaourt, de cake et de banane pour le s’hour et des boîtes pour la chorba frik, la salade, la brik et le repas principal (poulet rôti, riz, viande, couscous ou pâtes).

Par ailleurs, l’Utss a distribué 1.400 aides en nature au profit des familles à faibles revenus, sachant que chaque colis comporte des produits alimentaires pour une valeur de 75 dinars. D’autres aides, dont des vêtements et des chaussures, seront offertes à 500 familles démunies, et ce, durant la deuxième quinzaine de Ramadan.

N’oublions pas les pâtisseries

Ramadan n’est pas uniquement le mois de l’abstinence et de la piété. C’est aussi celui des veillées tardives à domicile, des fastes culinaires et des envies de toutes sortes dont celle de s’approvisionner en sucreries.

D’où le regain d’activité que connaissent les pâtisseries et les boutiques de zlabia, de mkhareq et de makroudh aux différentes recettes.

Les vieilles échoppes au sein de la Médina  de Kairouan ne désemplissent jamais car leurs artisans sont très habiles dans le métier qui se transmet de génération en génération.

Voir des makroudhs aux amandes ou aux dattes parsemés de grains de sésame, des zlabias couleur et des mkhareqs aux amandes est toujours un plaisir. Toutes les ressources de l’imagination et du charme sont mises en jeu pour provoquer la gourmandise. C’est que la réalisation de ces douceurs est un art dans lequel excellent les pâtisseries artisanales.

La plupart de ces boutiques rivalisent de savoir-faire et connaissent, en ce mois saint, un grand succès, puisqu’elles drainent chaque jour les citoyens à faire leurs emplettes dans la joie et la bonne humeur, bien que les indicateurs sanitaires soient inquiétants. En fait, les nouvelles mesures et le nouveau tour de vis pris par le gouvernement, ne semblent pas affecter le moral des Kairouanais qui veulent à tout prix, fêter le mois saint, dans une ambiance particulière.

Notons, par ailleurs, que si certains choisissent de s’approvisionner dans ces différentes échoppes, beaucoup de Kairouanaises friandes de traditions culinaires et de réjouissance gastronomiques préparent à domicile des mets succulents à partir d’un certain nombre d’ingrédients : bouza aux grains de pin, mhalbia, samsa à la pâte d’amande, kaâk feuilleté au smen et à la pâte d’amandes, les oudhnin el Kadhi, les qtaiefs au sésame délicatement moelleux, le kadid si harmonieux, la bellouaza aux amandes, le bachkoutou aux noix et évidemment les fameux makroudhs aux amandes ou aux dattes. Et pour la collation du s’hour, on prépare le mesfouf mélangé de fruits secs.

Le pain kairouanais indétrônable

Par ailleurs, en fin d’après-midi dans les souks, l’animation grandit à l’approche de la rupture du jeûne. On peut voir partout des étals à pain aux différentes variétés (aux olives, aux oignons, à l’huile, complet, tabouna, pain aux bzezel, etc.). En outre, les boulangeries réputées sont prises d’assaut et on n’hésite pas à pénétrer à l’intérieur tout près du four et des lieux de pétrissage. Chacun veut être servi le premier et on se plaît à sentir la bonne odeur du pain traditionnel spécifique, dont le raffinement, le goût et la qualité sont connus dans tout le pays, et même à l’étranger.

Alors, les gens oublient pour un mois la peur du mauvais cholestérol, du taux élevé de glycémie pour bien profiter des envies de toutes sortes…

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