L’Observatoire national de l’agriculture a publié son rapport trimestriel, portant sur le récapitulatif des indicateurs relatifs au secteur, calculés à la fin de l’année 2020. Intitulé «Tableau de bord de l’Observatoire national de l’agriculture », le présent document résume, brièvement, les données comptabilisées et s’articulant autour des différents domaines d’intervention, à savoir la valeur ajoutée du secteur agricole, la balance commerciale des produits alimentaires, la situation hydrique, l’avancement de la campagne 2020/ 2021, les investissements agricoles approuvés et autres, réalisés ainsi que le marché de l’huile d’olive.
Les indicateurs phares du secteur trahissent une régression importante du solde de la balance commerciale alimentaire, lequel a enregistré un déficit de-859,4MD. En revanche, la valeur ajoutée, elle, a été marquée par une hausse de 4,5%. La pluviométrie a connu, également, une croissance de 104%, et ce, selon les quantités enregistrées au dernier trimestre de 2020. Cette croissance, soulignons-le, est calculée en comparaison avec la moyenne comptabilisée durant la même période un an auparavant. Grâce à cette croissance, le stock d’eau dans les barrages a été renforcé de 75%.
La valeur ajoutée remonte la pente
La valeur ajoutée du secteur agricole, étant de 4,5%, contribue à une évolution positive tant escomptée afin de remédier à celle de 2019 qui n’avait même pas atteint le 1% ( 0,6%). Néanmoins, cette évolution demeure bien loin de cela enregistrée en 2018 et qui était de 14%. Soit. Ce qui est rassurant c’est que la valeur ajoutée du secteur a bien remonté la pente après avoir été minime durant les quatre trimestres de 2019 mais aussi après la chute enregistrée durant le deuxième et le troisième trimestre de 2020. En revanche, les indicateurs sont nettement moins rassurants pour ce qui est du PIB, lequel a baissé de -6,1% contre 0,9% en 2019.
L’huile d’olive sauve la saison
S’agissant des échanges commerciaux extérieurs, on constate des hausses au niveau des exportations de certains produits agricoles contre une baisse pour d’autres, tout aussi fondamentaux à la balance commerciale. Il faut dire que le déficit faramineux affectant la balance commerciale alimentaire de -859,4MD revient à l’augmentation de la valeur des produits importés—soit 5.710MD—en comparaison avec celles des produits exportés et qui équivalent à 4.850,6MD. La balance commerciale aurait pu être plus déséquilibrée si l’huile d’olive avait failli à son apport en matière d’exportation. Ce produit de terroir et de qualité représente le pivot des exportations alimentaires. Aussi a-t-il assuré une hausse de 65,8% par rapport à 2019. En revanche, d’autres produits exportables ont connu une régression notable sur l’échelle des échanges commerciaux extérieurs, à savoir les produits de la mer (-13, 6%), les agrumes (-42,6%) et les dattes ( -6,1%). Parallèlement, les importations des céréales ont grimpé à 19,3% par rapport à 2019. Le blé, à lui seul, affiche une hausse de 18,6%. Toutefois, les importations en sucre et en huile végétale suivent une courbe décroissante -20,5% pour le sucre et -7,4% pour l’huile végétale.
Réserves hydriques en dessous de la moyenne
Pour ce qui est de la situation hydrique, le présent rapport indique que les apports cumulés aux barrages jusqu’au 31/ 12/ 2020 étaient de 409,9Mm3 : une quantité légèrement supérieure à celle enregistrée durant la même période en 2019 et qui était de l’ordre de 393,2Mm3. Cela dit, ces apports demeurent inférieurs à la moyenne, laquelle est de 530,6Mm3. Les réserves hydriques dans la totalité des barrages n’ont pas excédé 1.091,9Mm3 alors qu’en 2019, elles avaient largement dépassé la moyenne de 1.110,6Mm3 avec notamment 1.456,6Mm3. Aussi, les réserves hydriques sont-elles marquées par un déficit de 19,6Mm3. Le taux de remplissage des barrages demeure insuffisant puisqu’il est de seulement 47,8%. Il est bon à savoir que 87,3% des volumes hydriques sont stockés dans les barrages du Nord, 10,2% dans les barrages du Centre et 2,5% dans les barrages du Cap Bon.
Céréales : 73 mille ha irrigués
En ce qui concerne la campagne agricole 2020/ 2021, elle a démarré avec des craintes confirmées, dues notamment à une pluviométrie timide car inférieure à la moyenne ce qui impacte foncièrement sur la récolte, en général, et celle des céréales, en particulier. D’où la nécessité de consacrer des milliers d’ha à l’irrigation. Les superficies des terrains céréaliers destinés à l’irrigation s’élèvent, en effet, à 73 mille ha dont 33 mille ha situés dans les régions du Nord et 40 mille ha répartis dans les régions du Centre et du Sud. Les superficies ensemencées, quant à elles, ont atteint 1035 millions d’hectares soit 490 mille ha pour le blé dur, 57 mille ha pour le blé tendre, 479 mille ha pour l’orge et neuf mille ha pour le tritical.
Investissements : priorité aux régions en besoin de développement
En dépit des changements climatiques et des innombrables contraintes liées à l’activité agricole, les jeunes entrepreneurs ne manquent pas d’idées de projets à même de booster ce secteur. Et pour preuve, des milliers de dossiers sont remis, chaque année, aux parties concernées pour approbation et financement. A la fin de l’année écoulée, l’Apia avait approuvé 3.430 projets impliquant, chacun, un financement supérieur ou égal à 60 mille dinars. Toutefois, il convient de souligner que le nombre des projets approuvés a chuté de 16% au bout d’une année. Pour être plus précis, les investissements approuvés par l’Apia ont baissé de 25,6% des investissements approuvés et ceux déclarés, de 12,2%. La cartographie des investissements approuvés met en avant la région du Centre laquelle accapare 43% desdits investissements, suivie de la région du Nord (33%) et celle du Sud (24%). Encore faut-il souligner que de maintes filières agricoles commencent à perdre l’intérêt des entrepreneurs. C’est le cas de l’aquaculture dont les dossiers remis ont régressé de 80,6% par rapport à 2019. Elle est suivie dans cette courbe descendante par la pêche (-31%), l’agriculture (-23,7%) et les services (-17,9).
Quant aux investissements réalisés par la Dgfiop, ils nécessitent des financements inférieurs à 60 mille dinars par projet. Le volume de ces investissements s’élève à 82.386MD et dénote d’une discrimination positive au profit des régions en besoin de développement puisque 59,55% des investissements sont destinés aux projets implantés dans le Sud, 23,75% aux projets situés dans le Centre et 16,73% aux projets conçus pour les régions du Nord. Là aussi, la courbe est à dominante baissière puisqu’ on ne compte que 9.881 projets réalisés contre 13.058 projets approuvés en 2019. Le domaine de la lutte contre l’érosion se distingue par un intérêt accru, soit une augmentation de 98,7% par rapport à 2019. On souligne aussi que 64,9% des projets sont implantés dans le Nord-Ouest et 19,7% dans le Sud-Ouest.
S’agissant du marché de l’huile d’olive, les indicateurs relatifs aux débuts de la campagne 2020/ 2021 affichent une production de 140 mille t, une consommation intérieure de 30 mille t et une exportation de 120 mille t.