Grandes cultures : Démarrage de la récolte céréalière

Selon les estimations du Crda de Kairouan, la récolte de cette année serait de l’ordre de 1 million 82.000 quintaux

Le gouvernorat de Kairouan vit ces jours-ci à l’heure de la récolte céréalière. La campagne des grandes cultures a bien profité des soins prodigués à la terre, des apports en engrais et en pesticides et d’une assez bonne pluviométrie en automne, avec néanmoins une sécheresse notable du mois de décembre au mois de février.

Selon les estimations du Crda de Kairouan, la récolte de cette année serait de l’ordre de 1 million 82.000 quintaux dont 95% proviennent des superficies irriguées, soit une hausse de 1% par rapport à la production de la saison écoulée et qui était de 1,078 million quintaux.

Au total, 11 centres assureront la collecte et le stockage de la récolte, sachant que la capacité de stockage dans tout le gouvernorat est de 280.000 quintaux. Une grande quantité de la production sera acheminée vers d’autres zones de stockage situées hors du gouvernorat. Et afin de mener à bien la campagne des moissons, les responsables régionaux ont effectué des visites de supervision dans toutes les délégations pour remédier à temps à toute forme de pénurie et pour évaluer les besoins de la région en fils à presse, en dépôts de stockage et en matériel roulant. En outre, des comités locaux de protection et de surveillance ont été constitués pour protéger les stocks de céréales des incendies et des pillages. Cela sans oublier la préparation des pistes agricoles et la lutte contre les oiseaux.

Notons dans ce contexte que la saison des incendies de forêts à commencé tôt cette année. En effet, trois incendies ont été enregistrés  à la fin du mois de février à Djebel Oueslat, à Oued El Gasab et à El Houareb, venant à bout de trois hectares de végétation.

Et la semaine dernière, un incendie a ravagé deux hectares de céréales à Zaâfrana (Kairouan-Sud). Les garde-forestiers, qui travaillent en étroite collaboration avec la protection civile de la région, ont mobilisé tous les moyens humains et matériels pour faire face à d’éventuels incendies avec notamment l’installation de grandes citernes d’eau dans les principales étendues boisées du gouvernorat pour faciliter la tâche des sapeurs-pompiers en cas d’incendies, l’entretien des tranchées pare-feu et le renforcement du gardiennage dans les zones forestières. Mais l’arrondissement des forêts aurait besoin davantage de renforts en cadres techniques, en garde-forêts et en véhicules tout terrain.

Durant cette saison agricole, beaucoup d’agriculteurs ont souffert de la pénurie de DAP et d’amonitre et de l’insuffisance de  main-d’œuvre.
M. Mejri, à la tête d’une superficie agricole de 13 hectares de céréales en irrigué à Zaâfrana, a souffert du déficit de la pluviométrie durant plusieurs mois. « J’ai l’habitude de récolter  800 quintaux. Cette année, je m’attends à n’avoir que 600 quintaux!

Normalement, je procède à six irrigations suivant les besoins du cycle végétatif des céréales. Cette saison, j’ai dû faire 10 irrigations à cause du manque de pluie». Et de poursuivre : « Je dépense en moyenne mille dinars par hectare pour préparer le lit de semi et pour les semailles, sachant qu’en plus j’ai dû payer mes ouvriers permanents. Côté engrais minéraux, ils deviennent de plus en plus cher à cause de la voracité de certains spéculateurs, sachant qu’un hectare exige 750 kilo de différents engrais, outre les factures d’électricité salées, les frais de labour élevés. Et comme le prix du quintal varie de 60 à 75D, j’ai dû emprunter de l’argent pour m’acquitter des crédits auprès des fournisseurs. D’ailleurs, la plupart des agriculteurs n’arrivent pas à payer les différents créanciers, le nombre d’huissiers envoyés par ces derniers aux céréaliculteurs augmente de jour en jour.

Il faudrait enfin qu’il y ait plus de contrôle sur les points de vente des pesticides qui souffrent des pratiques illégales des intrus…».

Laisser un commentaire