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Déni de pédagogie

IL semble que les Tunisiennes et les Tunisiens auraient droit régulièrement, voire quotidiennement, d’ici à la clôture en 2024 du mandat parlementaire ayant démarré en 2014, à une version ou à une explication variant au gré de l’évolution de l’actualité, de la fameuse immunité parlementaire dont bénéficient les députés durant la période de cinq années au cours desquelles ils exercent leurs fonctions de représentants du peuple, élus pour mission essentielle de mettre au point les lois sur la base desquelles la majorité au pouvoir est censée diriger le pays durant le mandat parlementaire. 

Pour être plus clair, la question de l’immunité parlementaire, plus particulièrement concernant sa levée afin que le député bénéficiaire puisse être poursuivi par-devant la justice ou de l’attachement du député en question à ce que son immunité soit maintenue et, par conséquent, à ce qu’il échappe temporairement à la comparution devant la justice, restera toujours posée et échappera à une réponse claire et transparente tant que les autorités concernées (Parlement et ministère de la Justice via le ministère public) n’éclaireront pas l’opinion publique quant aux conditions devant présider effectivement à la levée de l’immunité parlementaire ou à son maintien.

Ainsi les explications fournies régulièrement par les experts et les analystes et chroniqueurs autoproclamés sur les chaînes radio et TV, les détenteurs exclusifs de la science «constitutionnaliste» infuse, contribuent-elles à semer le doute et la confusion dans les esprits au point que personne n’est plus aujourd’hui dans la capacité d’affirmer détenir la vérité ou prétendre parler au nom de sources ou même de structures officielles dont la crédibilité ne peut être mise, en aucune manière, en cause.

Est-il encore besoin de rappeler que dans l’atmosphère de méfiance générale et généralisée régnant sur le pays et face à ce consensus hautement partagé de déni de confiance, les Tunisiens n’en font qu’à leur tête, chacun en fonction de l’agenda de son parti, voire en fonction de ses ambitions personnelles, loin d’un projet commun qui synthétise les ambitions nationales, tout en prenant en considération les intérêts de chacune des parties impliquées dans l’élaboration de ce projet collectif.

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