Mexique 2022 (c’est-à-dire dans quelques mois) aura lieu la conférence mondiale des politiques culturelles «Mondiacult2022». Thème principal: La pandémie est l’occasion d’élaborer de nouvelles politiques de soutien aux artistes. La Tunisie, qui a eu un prix Nobel, une médaille d’or et une d’argent aux derniers Jeux olympiques et qui a défrayé la chronique mondiale avec son 25 juillet 2021, est très attendue… Elle n’a pas à faire dans la figuration dans cette conférence… En l’absence de politique culturelle, quelqu’un a-t-il un plan ?
Le Colisée de Rome ! Symbolique, le lieu d’où les ministres de la Culture du G20 ont lancé leur déclaration où ils appellent à intégrer la culture dans les stratégies nationales de relance économique et sociale ! Pourquoi maintenant ? Parce qu’ils ont tiré des leçons de la pandémie et de l’ampleur avec laquelle elle a affecté le secteur de la culture particulièrement. On peut même dire que c’est le secteur le plus touché au monde par le covid-19. Autrement dit, cette déclaration des ministres de la Culture a pour objectif d’inciter les dirigeants du G20, qui doivent se réunir en octobre prochain à Rome, à reconnaître dans leur déclaration finale, la nécessité d’accroître les investissements dans le secteur culturel. Lors de cette réunion, Mme Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, a déclaré : «Avec cette réunion ministérielle du G20, nous renforçons l’engagement de placer la culture au cœur de l’un des principaux forums de coopération internationale». Mme Azoulay a, en outre, rappelé que la pandémie était l’occasion d’élaborer de nouvelles politiques de soutien aux artistes et à la culture. Elle a appelé à une amélioration du statut et de la protection sociale des créateurs et a souligné la nécessité de s’attaquer au «partage inégal des revenus entre les créateurs et les plateformes numériques».
Voici un constat et une information fort intéressants qui pourraient attirer l’attention des responsables culturels d’un pays comme la Tunisie où on ne le sait que trop les artistes, à cause de la pandémie, ont connu des jours de profonde disette. En effet, cette pandémie a dévoilé à quel point les acteurs culturels vivent dans la précarité. Le spectacle de leurs manifestations devant le ministère des Affaires culturelles ou devant la Cité de la culture était mémorable et qui, plus est, s’est soldé par un échec cuisant. Plusieurs d’entre eux n’ont même pas encore reçu la famélique aide promise par les responsables. Comment accroître les investissements dans les secteurs culturels et transformer les acteurs de la culture en porteurs de projets avec des études d’impact et des revenus honorables qui leur permettent de vivre à l’abri du besoin. Parce que mis à part le statut de l’artiste qui traîne depuis 2017 et qui vient d’atterrir au Parlement encore dans l’attente d’une signature. Pour cela, il nous faut d’abord un ministre, rétorqueront certains! Oui, mais pas seulement ! Un ministre avec une politique culturelle dans sa besace. Voici le concept qui manque ! Parce que depuis les politiques culturelles initiées par les grands ténors, comme Chedly Klibi sous Bourguiba, la situation et de la culture et de l’artiste en Tunisie ne cesse de s’effilocher jusqu’on en arrive au point de réduire la culture à un simple divertissement… A aucun moment depuis la révolution du 14-Janvier, la culture n’a été pensée comme un secteur économiquement rentable et pour lequel il faut consacrer des politiques conséquentes qui le boostent. Pas même la volonté de faire de la culture un instrument de marketing pour la Tunisie dans le monde. Pas même un bureau au ministère des Affaires étrangères pour ventiler nos créations dans le monde ! Oui la culture a ce double potentiel de «Vendre» une destination, mais aussi de constituer tout un circuit économique.
Voici des chiffres frais qui nous viennent de Rome : «Les industries culturelles et créatives (ICC) et leurs activités connexes contribuent à l’économie mondiale à hauteur de 2.250 milliards de dollars, soit 2,25 trillions de dollars, ce qui représente jusqu’à 3 % du PIB, selon le rapport de l’Unesco intitulé Cultural Times. Quelque 29,5 millions de personnes sont employées dans les ICC, et les jeunes de 15 à 29 ans sont les plus nombreux à travailler dans ce secteur». La Conférence mondiale de l’Unesco sur les politiques culturelles et le développement durable Mondiacult 2022 se tiendra au Mexique en 2022. Y a-t-il quelqu’un chez nous au courant ? quelqu’un qui a un plan ?