La digitalisation de l’économie offre aux jeunes d’aujourd’hui plusieurs opportunités dans les domaines innovants et technologiques.
Dans ce contexte, Mme Ines Nasri, experte en marketing et transformation digitale, formatrice et speaker, a mentionné que l’innovation peut se résumer en quelques mots : oser, tester et apprendre. Des personnes pensent que tout est possible, il suffit de choisir le bon créneau. En effet, la base de l’innovation digitale est la curiosité. Si nous regardons les grandes plateformes digitales, elles sont toutes basées sur des idées simples. Un entrepreneur suffisamment curieux a osé implémenter une solution, a testé plusieurs versions, a cru en une idée et a tout amélioré au fur et à mesure. Il faut aussi être à l’aise avec l’échec. Mme Nasri a ajouté que c’est l’une des raisons pour lesquelles «je pense qu’il faut institutionnaliser l’apprentissage des technologies digitales dès le plus jeune âge. C’est à cet âge que se développent plusieurs facultés. Ma mission est aussi pour former toute personne dans le gouvernement aux technologies digitales.
Même les personnes occupant des postes de hautes responsabilités pourront contribuer à créer une richesse énorme pour le pays, prendre les bonnes décisions et créer les bons programmes pour cultiver la culture digitale. Un peuple avec une bonne culture digitale est un peuple plus structuré, plus discipliné et un vivier pour l’innovation digitale».
Des applications qui foisonnent
Notre interlocutrice a souligné également que dans le monde d’aujourd’hui, il est très facile de se laisser tenter par toutes ces applications qui foisonnent. «Personnellement, précise-t-elle, je crois en l’utilité des outils et surtout en l’automatisation. Sur mon smartphone, par exemple, je ne garde que les applications utiles : une application pour scanner les documents, une application pour prendre note, l’application de ma banque. Pour moi, il est inutile de multiplier les outils. Je cherche à utiliser un minimum et à protéger mon temps de toute distraction, autant que faire se peut. Mais tout outil qui m’aidera à automatiser une tâche, à éliminer une tâche répétitive je le teste sans hésitation aucune. Je pense que l’automatisation des tâches est vraiment l’avenir. Les monnaies virtuelles représentent une opportunité immense pour accélérer l’investissement international en Tunisie et le développement des start-up locales. Cela ne risque pas de tomber dans une révolution numérique où évidemment la révolution numérique est déjà en marche et n’ira qu’en s’accélérant. Les pays qui se doteront d’une vraie stratégie digitale agile seront, à mon humble avis, les pays vainqueurs de la révolution digitale.
Nous parlons beaucoup de start-up quand il s’agit de digital. Contrairement à la majorité, nous pensons qu’il s’agit d’une erreur monumentale que de se focaliser sur les stat-up seulement. Les start-up baignent, d’abord, dans un tissu économique local composé des institutions gouvernementales. Si ces institutions ne sont pas digitalisées, les start up vont suffoquer.
Les entrepreneurs vivent dans des familles « locales » ; si les parents pensent que les jeux vidéo c’est un passe-temps débile, que la réalité augmentée c’est les filtres Instagram et qu’un métier solide et prometteur ne peut être qu’un métier classique ( médecin , avocat…), ce n’est pas un environnement encourageant pour l’entrepreneuriat digital. C’est pour cela que je suis pour un programme national pour l’instauration d’une culture digitale à tous les niveaux.
La pandémie est une excellente opportunité pour équiper les familles tunisiennes de PC et d’internet, spécialement celles dans les zones rurales. La pandémie a été un accélérateur extraordinaire pour la digitalisation et la transformation digitale. A mon avis, il faut capitaliser dessus à tous les niveaux.Cette ère de la digitalisation de l’économie numérique est un pont qui mène les jeunes d’aujourd’hui non pas à trouver un job mais à créer un job. Il y a déjà des métiers qui sont très demandés : le développement de logiciel, le métier lié à la data, les métiers liés à l’intelligence artificielle, l’Internet des objets. Et cette tendance ne fera que s’amplifier dans le futur. Certains métiers disparaîtront également mais d’autres seront créés grâce à la technologie. Tout cela représente une belle opportunité. Si on parle de job on parle d’emploi mais on parle également de travail. Et j’aimerais m’arrêter sur la valeur travail qui s’est beaucoup détériorée durant les années passées ; je suis convaincue que tant que la valeur travail n’est pas restaurée et qu’on ne crée pas une culture du mérite, toute entreprise continuera à souffrir du manque de productivité et toute personne compétente continuera à souffrir du manque de reconnaissance. Restaurer la valeur travail est une obligation pour moi pour dynamiser le marché du travail et pouvoir rivaliser avec les puissances étrangères en tant que pôle de production de produits digitaux», a conclu Mme Nasri.
Sabrine AHMED
