A force d’évoquer les innombrables problèmes du transport, on finit par se lasser. Vu qu’il n’y a pas de réaction de la part des responsables, on est convaincu qu’il n’est plus utile de s’adresser à eux. Aussi, ces propos ne s’adressent-ils plus à eux. Tout au plus, espérons-nous un nouveau gouvernement avec de vrais responsables qui tiendront compte des vraies préoccupations des citoyens.
Toutefois, il serait édifiant de rapporter une scène des plus inouïes qui s’est passée le 27 septembre dernier. Elle se répète imperturbablement depuis des années.
Il est 12h15. L’endroit c’est la station des bus de l’avenue Kheireddine Pacha à Tunis, face à la B.H. Les usagers de la ligne 20 attendent. Une heure et il n’y a aucun bus. Dans le sens vers la station le Passage, plusieurs autres bus défilent. Enfin, le bus de la ligne 20 B arrive. Une deuxième heure passe. Un autre 20 B arrive; Les clients de la Transtu qui attendent les lignes 20 C ou 20 s’impatientent. A la troisième heure, ils perdent tout espoir de voir leur attente récompensée. Alors que près d’une dizaine de véhicules de la Transtu sont entrés dans la station du Passage pendant ce laps de temps, trois, seulement sont passés par l’avenue Kheireddine Pacha. Soit un voyage par heure ! Pendant ce temps, les bus privés ne cessaient d’assurer leurs navettes emportant des voyageurs déçus par l’attente interminable. De leur côté, les taxis collectifs ne désemplissaient pas.On se demande où se sont engouffrés tous ces bus qui ont rejoint la station terminus de Habib Thameur au Passage ? La réponse est très simple. Les habitués de l’ex-Snt en savent quelque chose depuis le temps qu’ils fréquentent ce moyen de transport. En effet, les conducteurs de la Transtu ont pris l’habitude d’emprunter un raccourci. Ils passent, directement, par l’avenue du Ghana et débouchent carrément à la Charguia ! Du coup, ils grillent, au moins, sept arrêts entre l’avenue Mohamed V et l’avenue Kheireddine Pacha. Qu’importe le calvaire des usagers de ces lignes ! Qu’ils se débrouillent ! Ils ont le transport privé, les taxis collectifs et les taxis individuels!Ce comportement irresponsable est resté inexpliqué. La société n’a rien fait pour lui apporter la solution adéquate bien que cela date depuis des années et bien qu’il y ait eu des réclamations de la part des usagers. On ne sait, vraiment, pas ce qui se cache derrière ces pratiques suspectes qui ouvrent la voie à de nombreuses interprétations. Certains soupçonnent, tout simplement, une connivence entre le privé et le public. Il y aurait un encouragement de la part d’on ne sait qui pour faciliter la tâche au privé (bus, taxis) en boycottant ces nombreuses stations de l’avenue Mohamed V et l’avenue Kheireddine Pacha. En coupant à travers l’avenue du Ghana, les chauffeurs de la Snt laissent le champ libre aux autres opérateurs. C’est, du moins, la version en cours chez tous les utilisateurs des bus de l’opérateur public. Toute autre version mériterait des preuves et des explications probantes. Qui, nous le pressentons, ne viendront pas de sitôt.