Reconnaissance, gratitude : des notions qui se font, hélas, de plus en plus rares dans notre société. Jamila – ou comme s’amusent à l’appeler les résidentes «Tata Jamila» — a été victime de délaissement et d’ingratitude. Après 37 ans de mariage, son mari a décidé de se séparer d’elle, refusant de prendre soin d’une femme malade et préférant renouveler sa vie en épousant une autre ! Pourtant, son mariage a donné naissance à deux filles et un garçon qu’elle a pris soin d’élever et de chérir…Jamila avait découvert sa maladie en 2010. Le cancer avait touché, d’abord, son utérus. « J’ai subi quatre opérations chirurgicales ainsi que des séances de chimiothérapie. Puis, en 2012, j’ai ressenti des douleurs à la poitrine. Le diagnostic avait montré que le cancer a encore pointé son nez : il avait touché les poumons, puis, en 2017, les os. Le médecin m’avait dit, en 2011, que j’étais au stade métastatique et qu’il ne me restait plus que six mois à vivre. Mais Dieu en a voulu autrement. Je continue à vivre et à combattre la maladie par la patience, la foi et l’espoir», indique-t-elle, sereine.
A cause de sa maladie et de la cruauté de la vie, Jamila a, certes, perdu son mari, qui était censé être son compagnon de route ! Cependant, elle a retrouvé une famille élargie, comptant des personnes provenant de différentes régions et menant, comme elle, la même lutte. Pour elle, et du haut de ses soixante ans d’expérience, la maladie ne tue pas. «L’heure est prédestinée : quand elle viendra, elle viendra !», affirme –t-elle. Cependant, elle saisit l’occasion pour donner un conseil ; celui d’une connaisseuse pleine de sagesse : « Il ne faut jamais baisser les bras. Il faut croire en Dieu, avoir la volonté de vivre et le courage de combattre la maladie».