Accueil Economie Tarek Chaouch, directeur général du Groupement Interprofessionnel des Produits Avicoles et Cunicoles (Gipac) à La Presse : «Réformer le secteur avicole pour protéger le consommateur»

Tarek Chaouch, directeur général du Groupement Interprofessionnel des Produits Avicoles et Cunicoles (Gipac) à La Presse : «Réformer le secteur avicole pour protéger le consommateur»

Le secteur des œufs vit, aujourd’hui, une crise difficilement surmontable. Plus d’informations avec Tarek Chaouch, directeur général du Groupement interprofessionnel des produits avicoles et cunicoles (Gipac). Interview.

Le stock des œufs est-il en mesure de satisfaire les besoins des consommateurs?

Le stockage des œufs de consommation est une opération que le Gipac entreprend depuis sa création. Cette opération annuelle vise, principalement, à constituer un stock capable de subvenir aux besoins additionnels du consommateur durant le mois de Ramadan.

En effet, la production mensuelle durant le mois saint ne suffit pas à répondre aux besoins accrus en cette denrée, pour cela le groupement prépare un stock et le gère en étroite collaboration avec les services du ministère du Commerce.

Concernant le stock des œufs de consommation relatif au mois de Ramadan 2022, on compte constituer 25 à 35 millions d’unités jusqu’à la fin du mois de mars 2022. En plus de cette opération de stockage, le Gipac interviendra par d’autres mesures pour faire augmenter l’offre ; ainsi, on ne verra pas de déséquilibre entre l’offre et la demande durant le mois de Ramadan 2022.

Quels sont les problèmes auxquels sont confrontés les producteurs ? 

Les problèmes majeurs que rencontrent les producteurs sont liés principalement à l’augmentation des prix internationaux de l’aliment qui représente, à lui seul, plus de 70% du coût de l’œuf.

L’augmentation des coûts des intrants nécessaires à la production (électricité, gaz, litière, médicaments et vaccins, main-d’œuvre…) se répercute également sur l’augmentation du coût de revient, alors que le prix à la vente est resté en deçà du coût de revient pendant 27 mois d’affilée. La crise sanitaire a, elle aussi, compliqué davantage les choses, ce qui a dissuadé un bon nombre d’éleveurs et beaucoup se sont désistés et ont abandonné le métier d’élevage.

Un autre problème majeur qui est la dominance des intermédiaires. Ces derniers imposent aux producteurs leurs prix, ce qui engendre une absence de centrales d’achats, de casserie et une absence d’abattoirs dédiés à l’abattage des poules pondeuses.

L’importation des œufs à couver est-elle un problème pour les producteurs ?

L’importation des œufs à couver est une opération de régulation pour corriger le déséquilibre entre l’offre et la demande. Cette opération obéit à des mesures techniques très spécifiques. Pour cela, seule la Commission nationale consultative est capable de proposer toutes les mesures décisives se rapportant au secteur avicole. Seule cette commission peut proposer au ministre l’intervention par l’importation ou la ponction des œufs à couver.

L’importation des œufs à couver peut créer une polémique chez un certain nombre de producteurs dans la mesure où cette mesure peut engendrer une augmentation continue de la production d’où leur peur d’un autre épisode de pertes.

Les petits élevages relevant du marché parallèle concurrencent déloyalement les entreprises avicoles ; comment résoudre ce problème ?

Les élevages clandestins existent depuis toujours et causent beaucoup de problèmes sanitaires et commerciaux aux opérateurs du secteur. Ils concurrencent déloyalement les élevages audités et se permettent de mettre en place un produit non conforme. Il est donc important d’être vigilant pour combattre ce fléau.

Quelles solutions sont-elles envisageable à long terme pour relancer le secteur ? 

Un grand atelier réunissant tous les intervenants du secteur (administration et profession) se tiendra les 20 et 21 janvier dans le but de mettre une feuille de route du secteur avicole en Tunisie et pour palier tous ces problèmes.

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