Pour sa quinzième édition, Art Dubaï retrouve ses assises, et se déploie à nouveau dans son espace originel de Madinat Joumeirah.
La plus grande plateforme d’art de la région a repris ses couleurs, son attractivité et son extraordinaire impact sur les créateurs et le marché. Cent galeries issues de quelque 45 pays avaient tenu à participer à cette édition, pas comme les autres, déclinant les sections traditionnelles, mais en inaugurant de nouvelles. Parmi celles-ci, 30 participaient, pour la première fois, à cette rencontre, et plus de la moitié venaient de l’hémisphère sud, confirmant la position de cette foire comme point focus des arts et des artistes de la région, mais également comme marché leader.
Alors oui, étaient présentes les grandes galeries internationales, comme Perrotin, Templon, Aicon ou Continua, de plus en plus de galeries émiraties, mais aussi des galeries iraniennes, libanaises envers et contre tout, koweïtiennes pour la première fois, turques, algériennes, marocaines, saoudiennes, indiennes, russes, palestiniennes en dépit des difficultés, chinoises, africaines, jordaniennes et, bien sûr, tunisiennes, notre pays étant toujours présent à Art Dubaï.
Art Dubaï présente, comme toujours, une importante section d’art contemporain, sa vocation première. Depuis quelques années, il développe une très belle section d’art moderne, et constitue la seule plateforme où se trouvent réunis les plus beaux témoignages de ces écoles égyptiennes, irakiennes, qui furent florissantes.
Et puis, pour la première fois cette année, on y inaugurait une section d’art digital, réunissant créateurs et concepteurs de l’espace digital et de la crypto économie. On y parlait réalité virtuelle, art vidéo, NFT, blockchain, et crypto currency. On y partageait d’étonnantes expériences, on y rencontrait de jeunes extraterrestres qui vous introduisaient dans un univers d’images et de couleurs hors du temps et de l’espace. Et l’on comprenait très vite que là était l’avenir de l’art, un art d’une autre dimension, d’images qui se généraient d’elles-mêmes, jamais semblables et toujours renouvelées. Et là, sidérés, dans ce qui est une des formes les plus pointues de l’art digital, dont Dubaï est la première plateforme expérimentale, on rencontrait de jeunes Tunisiennes, dont l’une, étonnante, gérait un collectif d’artistes du monde entier, et opérait avec une aisance déconcertante sur un marché de l’art virtuel, dont il est extrêmement difficile de saisir les codes. Cependant qu’une autre présentait une œuvre inspirée de son histoire et de ses traditions qui trouvait très vite acquéreur.
«Nous voulons offrir une analyse profonde d’un domaine supposé “hype” et mythique, et peut-être mystérieux pour le commun des mortels. Nous voulons présenter une vue d’ensemble de l’espace de l’art digital comme il se présente aujourd’hui, observant comment les artistes appliquent et adaptent ces nouvelles technologies, et comment ces espaces d’art digital sont en train d’évoluer. Il est important de montrer comment l’application des technologies digitales pourrait être un pont entre le monde de l’art digital et le monde de l’art physique.
Art Dubaï digital se veut un pont entre la crypto-sphère se développant rapidement, et le marché international de l’art», déclarait Pablo del Val, le directeur artistique d’Art Dubaï.
Autour de l’exposition elle-même, rencontres, tables rondes, talks, workshops, programmes destinés aux enfants —quelque 5.000 enfants de 80 écoles seront concernés, campus, formations, faisaient vibrer le pays d’une énergie artistique.
Etihad museum présentait la collection d’art moderne de Sheikh El Maktoum et de quelques grandes collections, première exposition institutionnelle de cette importance.
Alserkal avenue, le quartier réservé aux plus grandes galeries et fondations, présentait quelques grandes expositions, dont une, magnifique, de Nja Mahdaoui, à la galerie El Marsa.
Les différentes fondations qui y sont installées —Ishara, Jameel— avaient monté des événements ciblés.
Autre quartier de galeries, le Difc où les plus grandes galeries internationales présentaient des expositions inédites.
Nous pouvons conclure par ce qui fut le préambule de Pablo del Val :
«Depuis 15 ans, Art Dubaï a été le lieu où se découvrent et se célèbrent les nouvelles tendances, où se créent et s’établissent les échanges, et où se développe la force de créativité des pays du Sud».
Cela a été démontré une fois de plus cette année.