Le tourisme redécolle progressivement. Après des mois d’arrêt forcé dû à la crise sanitaire, le secteur sort légèrement la tête de l’eau. La Tunisie donne aujourd’hui le signal d’une reprise de l’activité touristique dans des conditions d’accueil favorables et avec un minimum de restrictions. Si la Covid est vaincue cette année ou en 2023, le tourisme, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale, ne se rétablira pas d’un coup… ce qui favorise évidemment la consolidation du marché «domestique» pour au moins deux années encore. En effet, le ministère de tutelle ne voit pas cette année une dynamique équivalente à celle de 2019.
La Covid nous démontre qu’elle est coriace, mais en plus, son éradication ou encore sa maîtrise ne sera pas suivie immédiatement d’une montée en flèche des courbes de l’activité touristique. Il est clair que 2022 ne vivra pas le retour du «plein tourisme ». Le retour à la normale ne sera pas aussi rapide, mais plus graduel. La majorité des experts prévoient une convalescence du secteur et un début de rétablissement à partir de cette année.
Le gouvernement prend les choses en main pour défendre l’attractivité de la Tunisie dans l’ère post-covid, et surtout pour que notre pays conserve son leadership touristique en matière de fréquentation.
Une destination sûre à tous égards
Après deux ans de crise sanitaire qui a largement réduit la voilure du réseau aérien de la Tunisie, la compagnie nationale Tunisair et les autres compagnies reviennent en force et promettent ainsi d’injecter plus de capacité qu’en 2019.
Selon le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mohamed El Moez Belhassine, la crise de la Covid a provoqué une paralysie complète du secteur touristique suite au confinement et à la fermeture des frontières dans plusieurs pays, la qualifiant de crise sans précédent pour le tourisme mondial et soulignant que les pertes du secteur du tourisme en Tunisie ont dépassé les 7 milliards de dinars.
Les indicateurs montrent ainsi que l’année 2020 a connu une baisse du nombre d’arrivées de l’ordre de 78%, avec une diminution du nombre de nuitées passées de 80% et une baisse des revenus touristiques de 64%.
Après avoir organisé des rencontres avec les tour-opérateurs de 15 pays intéressés par l’activité touristique en Tunisie, le ministre estime que la relance de la phase post-pandémie nécessite une communication et une interaction continues avec les partenaires touristiques, précisant que les différents partenaires ont été rassurés du fait que la Tunisie soit une destination sûre à tous égards. Sachant que le secteur du tourisme pourrait fournir environ 20% des devises étrangères en Tunisie si la saison touristique de cette année sera réussie.
Le président de la Fédération tunisienne des agences de voyages, Jaber Ben Attouche, considère, pour sa part, que « le tourisme intérieur est l’activité économique la plus importante exercée par la plupart des agences de voyages en Tunisie. Le développement de la qualité des services touristiques offerts aux citoyens en Tunisie l’a été grâce au rôle des agences de voyages en termes d’organisation et de promotion. En outre, le développement des services rendus aux touristes tunisiens exige les efforts concertés de tous et une pleine mobilité, en termes de législation juridique ainsi que la mise à disposition des capacités financières nécessaires ».
Dans le même ordre d’idées, Dorra Miled, présidente de la Fédération tunisienne des hôteliers, souligne l’importance du tourisme intérieur qui représente un marché très important pour le pays, ajoutant que divers consultants et experts dans le domaine du tourisme confirment que la part du tourisme intérieur ne devrait pas être inférieure à 40%.