La formidable île des rêves, Djerba, qui s’apprête en novembre prochain à accueillir le Sommet international de la Francophonie, s’inquiète d’une éventuelle marée noire, si jamais la grosse cargaison de carburant du Xelo venait à se déverser.
Dans ces circonstances économiques, la Tunisie aurait très bien pu se passer d’une mauvaise nouvelle écologique à seulement un mois de la saison estivale. Le naufrage du navire Xelo au large du golfe de Gabès continue à menacer nos côtes. Selon les premières informations, il est vrai, la situation semble maîtrisée et les autorités, appuyées par une société civile dynamique, semblent prêts à toute éventualité.
La formidable île des rêves, l’île de Djerba, qui s’apprête en novembre prochain à accueillir le Sommet international de la Francophonie, s’inquiète d’une éventuelle marée noire, si jamais la grosse cargaison de carburant du Xelo venait à se déverser.
L’île voudrait à tout prix éviter le scénario catastrophe et jouer la carte de la prévention et de l’anticipation. C’est en tous cas ce qui ressort d’une réunion de travail tenue avant-hier, lundi, au siège de la commune de Dejrba Midoun. Pour une île bien partie pour être inscrite au patrimoine international de l’Unesco, l’enjeu est de taille. D’ailleurs, en cas de catastrophe environnementale, il n’est pas exclu de voir débarquer une aide internationale pour minimiser les dégâts.
La Présidence de la République, qui a pris le commandement des opérations dans ce dossier, affirme que plusieurs pays ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils étaient disposés à apporter le soutien technique et logistique nécessaire pour échapper à ce qui pourrait anéantir la saison estivale et menacer la biodiversité de nos côtes.
Pour le magazine français Géo, spécialiste de la photo et des voyages, chaque marée noire constitue une catastrophe écologique aux conséquences lourdes pour la faune et la flore. « Des espèces marines entières peuvent disparaître sur une large zone, affectant alors toute la chaîne alimentaire »
Dès lors, il faudra de nombreuses années pour que les écosystèmes se reconstituent et que les traces d’hydrocarbures dissous et d’éléments résiduels disparaissent.
Toutefois, il est trop tôt aujourd’hui pour penser au pire. Selon les dernières informations, les opérations d’aspiration des 750 tonnes de gasoil du Xelo devaient commencer dans les prochaines heures.
Pour le moment, la Tunisie tente de trouver une solution à l’urgence écologique. Cependant, la piste criminelle, très plausible, est prise au sérieux. Les autorités vont certainement exiger réparation. Interrogés par les autorités tunisiennes, les membres de l’équipage du Xelo qui a échoué à 7 kilomètres du golfe de Gabès ont livré des récits parfois contradictoires.
Les associations de la société civile, quant à elles, voudraient profiter de cette malheureuse occasion pour faire remonter en haut de la pile les dossiers écologiques. En témoigne le communiqué du Réseau Tunisie Verte, publié hier, qui appelle d’abord le gouvernement à ne pas minimiser l’ampleur de ce qui s’est passé. En effet, le réseau réclame que des études scientifiques puissent être réalisées pour déterminer si réellement le naufrage du Xelo est sans conséquences pour nos côtes.
Les écologistes demandent également à la Tunisie de signer le protocole de gestion intégrée des zones côtières(Gizc) qui met en place des procédures de gestion durable des zones côtières prenant en compte la fragilité des écosystèmes, la diversité des activités, l’interaction des acteurs et l’impact sur les zones maritimes et terrestres.