Accueil A la une Pénuries de plusieurs produits alimentaires : La grogne sociale, une bombe à retardement ?

Pénuries de plusieurs produits alimentaires : La grogne sociale, une bombe à retardement ?

La hausse du chômage qui découle de la fermeture des usines de boissons non alcoolisées, jus et autres biscuiteries ces dernières semaines pour les raisons sous-jacentes conjuguées à une inflation galopante et inédite, ne rassure point.

La pénurie de sucre atteint son paroxysme aujourd’hui. Vous procurer du sucre en vrac, il y a fort à parier que vous allez galérer pour au final ne pas en trouver. Le quotidien des Tunisiens déjà amer avec la cherté de la vie est désormais marqué par une pénurie qui a pris du plomb dans l’aile. Celle du sucre blanc qu’on ne trouve que très rarement, et ce, malgré des efforts déployés un temps donné par le gouvernement pour le rétablir dans les étalages des supermarchés et auprès des épiciers. Même dans certains cafés, le sucre en sticks a disparu et le client doit se servir à la cuillère ! Certaines personnes bien avisées, quant aux méfaits du sucre sur la santé et l’obésité qui en découle, sans parler de maladies, comme le diabète, estiment que la raréfaction du sucre peut être un mal pour un bien. Il est difficile de raisonner ainsi, mais effectivement même les boissons gazeuses sont désormais rationnées à la clientèle. «Pas plus de deux bouteilles par client», insiste sur un écriteau une superette qui vit une disette sans pareille dans ses rayons.

Substituer ou diminuer le sucre ?

A force, de pénurie en pénurie, on assiste à un véritable malaise social de la production avec le licenciement du personnel des entreprises qui utilisent cette denrée alimentaire comme matière première, mais aussi à la consommation dans les cafés, par exemple, ou auprès des ménages tunisiens qui font la moue. Les boissons gazeuses, dont le prix a explosé ces dernières années à cause des majorations appliquées sur le sucre industriel et qui consomment beaucoup de sucre dans leur production, font partie des produits qu’il faut «sacrifie», dans son alimentation et leur préférer les jus naturels ou du moins, en diminuer la consommation.

De toute évidence, les Tunisiens doivent revoir leur rapport au sucre dans leur alimentation pour s’éloigner des désagréments que cause cet ingrédient de base, importé du Brésil ou d’Afrique, des pays qui exploitent la canne à sucre. Pour l’anecdote, il faut savoir qu’en France pendant le Moyen-âge, la population ignorait alors l’existence du sucre et se contentait du miel et autres composants assimilés au sucre, comme la cannelle dans la préparation des pâtisseries.

Mais les images, qui montrent des rayons vides, interloquent les consommateurs qui se demandent ce qu’ils peuvent encore se procurer réellement. La pénurie est un phénomène inquiétant qui verra à terme impacter la hausse des prix. Les échos d’importation de sucre d’Algérie à hauteur de 50 tonnes ne peut être une solution durable pour régler la crise, mais certains citoyens y croient, voyant d’un bon œil cette façon de couper l’herbe sous le pied des spéculateurs qui continuent d’agir au mépris de la loi et donner du fil à retordre à l’Etat. En attendant, on craint une révolte sociale de grande ampleur avec les fermetures d’usines en série dont la pénurie de sucre aujourd’hui et d’un autre ingrédient alimentaire demain sont la cause.

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