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Contrepoint | La franchise vaut toujours mieux

Inflation, chute du pouvoir d’achat, et, par à-coups, maintenant, pénurie d’aliments, pénurie de carburant. Pire, peut-être, pénurie de communication. L’Etat qui s’invente des «motifs» ou ne pipe mot.

Il faudra bien que nos gouvernants le comprennent, dans de pareilles crises se taire ou rabâcher des «arguties» c’est pratiquement fuir les solutions. Il faut qu’ils se résignent à ce principe universel de gouvernance :que la franchise est l’accès à toute solution.

En 40, Churchill avait averti les Anglais des sacrifices qui les attendaient face à la menace d’invasion allemande. Il fut entendu et l’Angleterre fut l’unique pays européen à repousser l’assaillant. Tout près de nous, année 2010, le peuple grec suivit les conseils et les aveux sincères de son gouvernement et accepta les baisses de salaires et l’abandon de nombre de compensations. Résultat : la faillite est complètement évitée aujourd’hui , et la Grèce retrouve sûrement son rythme de croissance et sa capacité d’investissement.

On le dit et on insiste, on fait, hélas, le contraire ici. Mme Najla Bouden et ses ministres se dissimulent ou dissimulent. Ou enjolivent s’ils ne peuvent éviter de parler. «Carthage» pèse, bien sûr, dans tout cela ; des législatives approchent et ce que l’on semble vouloir à tout prix éviter c’est de révéler aux Tunisiens où ils en sont vraiment, où en est véritablement le pays.

Une peur bleue se manifeste en haut lieu. La peur qu’avant que ne se forment parlement et autre parlement des régions ne se déclare quelque mécontentement redouté.

Une peur inutile à tout bien considérer. Les Tunisiens se doutent déjà de ce qui leur arrive et des risques qui les attendent plus tard. Inflation, chute du pouvoir d’achat, pénurie alimentaire, pénurie de carburant, ils situent déjà, plus ou moins, les causes et les responsabilités. Et s’ils ne bougent pas encore à ce jour, c’est probablement parce qu’ils attendent, comme l’ont fait les Grecs, les aveux sincères et les propositions franches de l’Etat.

Ils savent que les caisses sont vides et que tant de sacrifices les attendent demain. Mais pour y consentir, il faudra, on insiste à nouveau,  qu’ils aient confiance dans leurs gouvernants. Que ceux-ci délaissent fuites, enjoliveries et dissimulations, et comprennent, enfin, que la franchise vaut toujours mieux, que c’est le plus sûr accès à la solution.

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